LaSalle

Histoire d’amour, de la Russie à LaSalle

Les artistes-peintres d’origine russe Mikhaïl Smirnov et Aygerim Syzdykova, qui habitent LaSalle depuis plus de 7 ans, figurent dans le livre «Aime comme Montréal», publié dans le cadre du 375e de la métropole.

Les inséparables forment le seul couple laSallois parmi les 60 couples interculturels mis en lumière dans ce livre.

Les destins des tourtereaux sont intimement liés puisque leurs chemins se sont croisés à l’École des beaux-arts de Moscou. Lui avait alors 23 ans et elle en avait 20. «On a exactement 3 ans, 3 heures et 30 minutes de différence, puisque nous sommes nés la même journée», disent les deux artistes.

Né dans le petit village russe de Nijni-Novgorod, Mikhaïl Smirnov rêve très jeune de devenir artiste. «À 3 ans, je faisais de petites sculptures et la passion était là», raconte celui qui obtient plus tard une bourse du gouvernement russe pour ses études en arts.

De son côté, Aygerim Syzdykova voit le jour à Almaty, au Kazakhstan, de parents artistes qui l’amènent à dessiner dès son jeune âge.

«J’ai été la première de mon pays admise à l’École de Moscou après la perestroïka [NDLR: restructuration de la vie économique et politique mise en œuvre par Mikhaïl Gorbatchev]. J’ai été bien accueillie par les étudiants et les enseignants et j’avais de bonnes notes», explique Mme Syzdykova.

Le chemin canadien
Quelques années plus tard, quand le terrorisme frappe à Moscou, Aygerim Syzdykova est confrontée trois fois à des skinheads qui la prennent pour cible.

Elle insiste néanmoins pour dire que ces histoires peuvent survenir dans tous les pays. «Je n’aime pas que les Canadiens parlent en mal de la Russie, lance-t-elle. Le temps de la guerre froide est passé et on veut briser les préjugés.»

Sa famille lui conseille néanmoins d’émigrer au Canada et le couple choisit Montréal, plus précisément LaSalle, un quartier qui leur ressemble, disent-ils. Ils cherchaient des gens simples, matures, des immigrants, des gens qui travaillent dur.

«Au début, on ne savait rien du Canada et du Québec, raconte Mme Syzdykova. On a appris le français une fois que nos papiers ont été acceptés par le ministère de l’Immigration et pour l’entrevue à l’ambassade canadienne de Moscou.»

Amour de LaSalle
La vie laSalloise inspire les croquis de Mikhaïl Smirnov, avec le temple sikh, le salon de coiffure afro et le marché italien. Dès son arrivée, il commence à peindre le boulevard Newman, diverses rues et des personnages de LaSalle. «Je m’en inspire puisque c’est ici que j’habite et que je travaille», dit l’artiste.

Le couple crée des œuvres dans son logement de LaSalle où il a aménagé son atelier de travail. «Lui peint LaSalle, moi je peins le Kazakhstan», dit Mme Syzdykova.

Le duo offre des cours de peinture, sculpture et arts visuels afin de transmettre sa passion à des enfants dans ce qu’ils appellent «l’École d’art Colonnes vertes».

Leur plus grand rêve est de pouvoir ouvrir leur propre école artistique, leur entreprise, bien à eux, à LaSalle, pour offrir des cours dans tous les domaines artistiques.

Certaines de leurs œuvres sont exposées, pour vente ou location, à l’Artothèque de Montréal.

Les deux artistes n’ont aucune famille au Québec. Si Aygerim Syzdykova dit n’avoir aucun regret d’avoir quitté famille et pays, Mikhaïl Smirnov avoue ressentir un peu de nostalgie de vivre éloigné de ses proches et entretient quelques projets d’expositions à Moscou.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version