Le LaSallois Ben Lumière Moussienza ainsi qu’une centaine d’autres jeunes se sont prêtés au jeu législatif, lors de la simulation du Parlement étudiant du Québec (PEQ). Pendant une semaine, ils ont présenté des projets de loi, débattu et rédigé des discours, à l’instar des députés de l’Assemblée nationale.
Le PEQ, qui a lieu chaque année du 2 au 6 janvier, cherche à reproduire le plus fidèlement possible le fonctionnement de l’Assemblée nationale du Québec.
Ben Lumière Moussienza a obtenu un baccalauréat en Communications et Politique après être passé par l’école secondaire Cavelier-De LaSalle et le cégep André-Laurendeau. «J’étais heureux de renouer avec ce bagage-là au parlement, le symbole le plus haut de l’état québécois, lance-t-il avec enthousiasme. C’est une expérience incroyable et une occasion rare, car très peu d’institutions de ce calibre reçoivent des jeunes.»
Le LaSallois de 25 ans a réalisé la charge de travail qu’un élu parlementaire doit assumer. «Ce n’est pas de tout repos», admet celui qui a fréquenté la maison des jeunes de LaSalle, puis siégé sur son conseil d’administration.
À ses côtés, le Verdunois Philippe Dumas participait pour la troisième année consécutive. «Malgré tout, c’est difficile de ne pas se sentir imposteur, lorsque l’on s’amuse au jeu de la démocratie dans le lieu où sont nés des projets qui ont façonné le Québec, estime-t-il. C’est intimidant, mais on se sent choyés d’être là.»
Rôles
Les jeunes ont suivi un programme rigoureux, fidèle à l’horaire des députés. Dans l’enceinte même de l’institution, sur la rue des Parlementaires, ils représentaient deux caucus, les bleus et les rouges, qui à tour de rôle ont présenté trois projets de loi, un budget et un projet de livre blanc en tant que membres du gouvernement, puis critiques de l’opposition officielle.
Tous deux membres du Caucus des Rouges, Moussienza représentait la circonscription d’Abitibi-Ouest et Philippe Dumas, Nicolet-Bécancour, où il est né. «C’est un grand exercice de partisannerie, explique M. Dumas. Il faut absolument suivre la ligne du parti pour défendre un projet, peu importe nos propres allégeances.»
Le Verdunois raconte qu’il a d’ailleurs déposé une déclaration ministérielle qui encourageait le gouvernement à faire davantage appel aux influenceurs pour partager des messages d’intérêt public. «La soirée même, le gouvernement fédéral adoptait une mesure de ce genre, soutient-il. J’imaginais une déclaration de droite à laquelle je ne croyais pas, et c’est arrivé dans la vraie vie, c’était très intéressant.»
Parallèlement, d’autres jeunes ont représenté le caucus des journalistes qui a accès à la Tribune de presse de l’Assemblée. Il couvre quant à lui les séances en réalisant des reportages tout au long de la semaine.
Préparation
L’année précédant la simulation, les jeunes doivent se préparer pour rassembler une équipe et suivre des activités de formation.
Pendant six mois, ils doivent rédiger des projets de loi en collégialité et éplucher l’actualité pour monter un dossier aussi solide que possible, afin d’être capable de répondre à toutes les questions.
«Le fait de pratiquer le travail d’un parlementaire et de comprendre tout le système en arrière m’a redonné en confiance en notre démocratie et nos élus», conclut Philippe Dumas, qui ressort grandi de cette expérience. Celui qui dirige une compagnie de théâtre verdunoise nommée Pas de panique, agissait à titre de ministre de la Culture et leader en chef à l’opposition.
De son côté, si Ben Lumière Moussienza s’est présenté comme conseiller de Ville aux élections municipales de 2017 sous la bannière de Denis Coderre, il n’entend pas se lancer en politique à nouveau.
Il est présentement coordonnateur des opérations à la Société des Alcools du Québec (SAQ) et siège également sur le conseil d’administration de la caisse Desjardins de LaSalle. Il souhaite monter divers projets avec les organismes communautaires de l’arrondissement dans les mois à venir.