Vingt-cinq ans après son dernier solo d’humour, le très multidisciplinaire animateur télé originaire de Saint-Léonard effectuera un retour sur les planches du Théâtre Desjardins à LaSalle les 26 et 27 août pour présenter son tout nouveau standup comique.
Dans ce nouveau rendez-vous humoristique hybride intitulé « Les 8 péchés capitaux », l’ancien professeur de l’école de l’humour chatouillera avec dérision les thèmes de l’hypersensibilité et de l’individualisme dans une société québécoise qui « change très vite ».
C’est un point de vue d’un homme de 59 ans sur un monde qui change, avec beaucoup d’autodérision!
Christian Bégin
« C’est pour moi un exercice visant à voir si j’ai encore quelque chose à dire, moi, homme cisgenre blanc privilégié », affirme avec une pointe de dérision déjà apparente Christian Bégin, en entrevue avec Métro. « Par le prisme de départ des péchés, je tente de voir si soumis à des changements [de paradigmes sociaux] rapides , on arrive à métaboliser ces changements-là », précise le quinquagénaire, toujours aussi passionné par la force subversive de l’humour pour aborder des sujets délicats et rassembler à travers le rire.
« À bientôt 60 ans, est-ce encore possible de garder la poque sur la palette? Est-ce que ça fait encore écho à des gens qui ne sont pas de ma génération et qui sont différents de moi? J’espère pouvoir transcender les silos [même si] je suis ce que je suis à l’âge que j’ai », se préoccupe l’artiste, qui tentera à travers l’humour de trouver sa place dans une société en mouvement.
Ce à quoi je crois fondamentalement, c’est que l’humour est le véhicule le plus subversif pour comprendre le monde. C’est un outil qui refuse la vertue, l’idéologie, l’endoctrinement. C’est un outil de résistance.
Christian Bégin
Malgré ses préoccupations, Christian Bégin s’enthousiasme de la réception chaleureuse de ses spectacles de rodage. « Le show est encore en rodage, mais à date, la réponse que j’ai c’est que les gens ont le goût d’embrasser le voyage que je propose », se réjouit l’acteur.
De la messe aux péchés capitaux
Malgré son titre à connotation religieuse, le sympathique animateur de « Y’a du monde à messe » n’a pas pour autant l’intention d’y traiter de religion, mais bien de nos vulnérabilités sociétales.
« Pendant mes études au secondaire, j’étais zéro dans les sports, je faisais de la pastorale! J’ai voulu être religieux, j’ai même fait l’expérience de vivre en communauté religieuse », confie l’animateur. « Mon rapport à la religion est très présent dans ma vie quoique je sois athée. C’est surtout un prétexte pour parler d’autre chose. C’est à partir d’une notion très obsolète, les péchés, que je veux parler d’une société qui s’est détachée du fait religieux », analyse l’humoriste avec un brin d’ironie.
La mise en scène sera orchestrée par la très colorée Chantal Lamarre.
Après les spectacles de rodage à LaSalle des 26 et 27 août, le spectacle officiel sera de passage à Montréal, dans le cadre de sa tournée québécoise, du 19 au 21 octobre au théâtre Outremont.
Christian Bégin, de Saint-Léonard au Plateau
Animateur d’émissions de télévision, acteur et humoriste de 59 ans, Christian Bégin est originaire de Saint-Léonard, où il a vécu sur la rue Loyola la majeure partie de sa jeunesse. Pendant son adolescence, il a déménagé dans un « bungalow bien ordinaire » de la rue des Bouleaux, à Pointe-aux-Trembles, où il s’amusait à « partir dans le bois » du champ Daniel Johnson et « faire des élevages de crapaud ainsi que des vivariums dans la cour », aux grands désarrois de ses parents. Il habite désormais sur le plateau depuis 40 ans.