Députée de LaSalle-Émard et critique de l’Opposition néo-démocrate en matière d’Industrie, Hélène LeBlanc était la conférencière invitée de la Chambre de commerce et d’industrie qui avait réuni pour l’occasion une soixantaine de ses membres au restaurant Riventino, le 12 octobre. Elle a discuté des défis et des voies d’avenir pour l’industrie du grand Sud-Ouest de Montréal dans le Canada… et dans le monde.
Hélène LeBlanc a hérité d’un grand défi. «Le ministère de l’Industrie est responsable d’un des plus vastes portfolios d’agences du gouvernement fédéral. À plusieurs égards, le grand Sud-Ouest est un miroir du Canada. Nous avons des forces incroyables, mais aussi des défis importants à surmonter.»
Elle a procédé d’abord à quelques rappels historiques. «À partir des années 1960-1970, le portrait a beaucoup changé. Plusieurs entreprises ont fermé leurs portes ou ont changé de vocation. L’économie manufacturière locale est passée à une économie de services, avec une plus grande précarité d’emploi. Aujourd’hui, le Sud-Ouest compte sur de nombreux établissements d’enseignement technique et de recherche comme le cégep André-Laurendeau, l’École des technologies supérieures, le CIMME et l’école Polytechnique. Nous avons des entreprises dans les technologies de pointe qui font rayonner la région partout dans le monde. Certaines n’emploient pas plus de quelques personnes, mais arrivent à être des chefs de file dans leur domaine.»
Des défis majeurs
La députée LeBlanc souligne que l’industrie du Sud-Ouest fait face à des défis majeurs. «Le transport des personnes et des marchandises manque de fluidité et nous vivons avec des infrastructures vieillissantes. Le commerce international qui transite par le pont Champlain a une valeur de 20 milliards de dollars par année à lui tout seul. J’ai déposé à l’automne une motion qui permettrait d’avoir un financement soutenu versé aux municipalités pour l’entretien ponctuel des infrastructures, mais elle a été battu en Chambre.»
Le financement des entreprises pose aussi problème. «Plusieurs entreprises n’ont pas accès au capital de risque, qui leur permettrait de s’agrandir et de faire compétition à l’échelle mondiale. Nous constatons à travers le Canada la disparition des moyennes entreprises. Elles sont souvent achetées par des compagnies étrangères avec les risques suivants: délocalisation des emplois, perte de propriété intellectuelle et d’expertise. Il faut des
programmes de formation et de perfectionnement en entreprises.»
Les défis de l’avenir
Pour Mme LeBlanc, «au cours de la dernière décennie, l’industrie de l’exploitation des ressources naturelles s’est accrue de 70%. Le coût artificiellement élevé de notre dollar a fait mal à nos exportations et à notre secteur manufacturier. Le Québec a perdu 70 000 emplois au cours des trois premiers mois de 2012. Entre 2011 et 2012, la valeur des exportations canadiennes produites par le secteur manufacturier a chuté de 20 milliards de dollars.»
Hélène LeBlanc a aussi abordé les entreprises du secteur aéronautique. «Au Québec, le secteur aérospatial emploie plus de 70 000 travailleurs.»
Concernant l’avenir du NPD, la députée a déclaré: «au cours des mois à venir, vous allez voir le NPD commencer à évoluer de son rôle de parti d’opposition en un parti de propositions.»