Le Plateau-Mont-Royal prend des mesures plus musclées pour démasquer les gîtes illégaux Airbnb et a recours à des détectives privés dans le but de prouver leurs activités commerciales illégales.
Dans l’arrondissement, plus de 300 logements sont à louer sur le site.
Le Plateau-Mont-Royal a déposé le 12 août une demande d’injonction en Cour supérieure contre deux individus pour qu’ils cessent l’exploitation à des fins de résidence de tourisme sur les rues Garnier et De Lanaudière.
Une entreprise du nom de «Comme à l’hôtel» utiliserait la plateforme d’Airbnb pour effectuer la location de plusieurs logements.
L’arrondissement demande aussi au propriétaire de l’immeuble de ne plus tolérer cette pratique de sous-location d’appartement.
Pour prouver qu’une activité commerciale illégale avait lieu à une adresse, l’administration locale a mandaté la firme d’enquêteurs privés Qualit-T. Celle-ci a réussi à réserver et occuper un logement au 4522, rue Garnier.
L’enquêteur s’est aussi rendu, en juin, au 1304, avenue du Mont-Royal Est, pour faire la location d’un appartement, par l’intermédiaire d’une borne interactive. Il échange alors avec une employée via webcam qui effectue son enregistrement, puis lui donne le code permettant d’ouvrir la boîte contenant les clés de l’appartement.
Il a par la suite occupé le logement pendant deux jours.
L’arrondissement n’a pas voulu commenter les procédures judiciaires et le procédé employé, puisque les démarches sont en cours.
Pour sa part, le Comité logement du Plateau Mont-Royal estime que la démarche pourrait créer un précédent juridique positif, si l’injonction est accordée.
«On est contre Airbnb et les effets que ça a dans le quartier, soit la perte de logements locatifs et l’augmentation des loyers. On trouve qu’on devrait cibler les super locateurs, mais on trouve ça encourageant que l’arrondissement se bouge sur la question», affirme la porte-parole du Comité, Gabrielle Renaud.
Dur à prouver
Le maire Luc Ferrandez a répété à plusieurs reprises lors de conseils d’arrondissement dans la dernière année où des citoyens se plaignaient de logements Airbnb qu’il était difficile de prouver que de telles activités avaient cours et qu’il n’y avait pas suffisamment d’inspecteurs.
Il semblerait qu’avec l’embauche de détectives privés, l’administration locale est trouvée une nouvelle façon de démasquer les gîtes illégaux.
Projet Montréal a préféré ne pas commenter le processus, puisque les procédures judiciaires sont en cours.
Airbnb?
Airbnb est une entreprise américaine fondée en 2008. Il s’agit d’une plateforme communautaire qui permet à un individu de louer le logement qu’il occupe à des vacanciers. Cette pratique est toutefois controversée dans plusieurs villes où elle irait à l’encontre de la réglementation.
Airbnb est présente dans plus de 34 000 villes et 191 pays et elle affiche sur sa plateforme web près de 2 millions d’annonces.