Après Montréal, Strasbourg et Paris, la start-up Soul.City, dont les bureaux sont situés dans le Mile End, part à la conquête de San Francisco.
«San Francisco, c’est là où sont tous les gros joueurs dans notre domaine, comme Google. On veut de la visibilité auprès de ces gens-là. J’ai aussi habité là pendant un an, alors je m’oriente facilement dans la ville et je la connais bien», indique la cofondatrice de Soul.City, Annick Charbonneau.
L’application, disponible sur l’App store, sera lancée sur Android en septembre, dans la même période que ses parcours à San Francisco. Elle est disponible sur les téléphones Apple depuis février pour Montréal.
Elle propose des trajets par humeur créés par des blogueurs locaux dans les trois villes disponibles sur Soul.City. L’utilisateur peut choisir des parcours de deux, quatre ou six heures.
«Pour les blogueurs et nous, c’est du gagnant-gagnant. Eux, ça leur permet d’avoir une visibilité à l’internationale et nous, ça nous donne une vision très locale pour la découverte de la ville. On a déterminé un minimum de deux heures, car en bas de cela, ça ne permettait pas de faire des parcours intéressants. Par contre, si quelqu’un fait un transfert à un aéroport, il a le temps d’aller découvrir un peu la ville», continue Mme Charbonneau.
Opportunité
Montréal et Strasbourg étaient des choix naturels, puisque les trois fondateurs sont originaires de ces villes.
Paris est venue avec l’opportunité d’incubation de Cargo.
«On aurait fait San Francisco avant Paris, mais on a eu l’opportunité d’être incubé gratuitement à Cargo, un des plus gros incubateurs de start-up dans le monde. On n’avait pas le choix de saisir cette opportunité», continue Mme Charbonneau.
Deux des partenaires étant québécois, ils ont insisté pour qu’il soit possible de télécharger d’avance les parcours, pour ménager les données qui coûtent très chers de ce côté-ci de l’Atlantique, mais pratiquement rien sur le vieux continent.
«On a aussi décidé de s’associer à des événements pour rendre l’application plus pertinente. On l’a essayée avec le festival Farse, de street art, à Strasbourg et ça a très bien fonctionné. Ça nous amène des milliers d’utilisateurs et pour ces organisations, c’est une plateforme de diffusion gratuite», continue Mme Charbonneau.
L’application gratuite sera éventuellement rentable grâce à des commanditaires.
«Le parcours outdoorsy, par exemple, pourrait être commandité par Nike, ce serait un bon fit», continue l’entrepreneure.
Les fondateurs de Soul.City recensent quelques milliers d’utilisateurs, mais espèrent dépasser le cap des 10 000 en septembre, puis 100 000 à la fin de l’année.
Maman et entrepreneure
Concilier le travail d’entrepreneure et les obligations familiales n’est pas toujours de tout repos, mais Mme Charbonneau assure qu’il est possible de faire les deux.
«Ça a certains avantages. Je peux gérer mon horaire en fonction des besoins de mes filles. Si une est malade à l’école, je peux organiser mes rendez-vous en conséquence. Par contre, en mai, je suis partie un mois à Paris. C’est dur leur faire comprendre pourquoi je travaille aussi fort, mais je veux qu’elles sachent qu’en tant que femme, elles peuvent tout faire», continue la femme d’affaires.
D’ailleurs, dans un monde encore largement masculin, les femmes doivent foncer pour se faire une place.
«Lorsque je me suis associée avec mes deux partenaires, je leur ai dit que je devais être présidente de l’entreprise. Sinon, je serais la fille qui fait de la communication ou du marketing. Pour être un égal, il fallait que j’aille ce titre. Les gars ont accepté et c’est tout à leur honneur.»