Dans le cadre d’un partenariat entre deux organismes du quartier et l’école Chomedey-de-Maisonneuve, près de 150 jeunes ont collaboré à la réalisation de deux œuvres avec l’artiste Isabelle Boisvert. Elles sont en exposition itinérante dans l’arrondissement.
Après avoir été mises à l’honneur au Biodôme durant le mois de décembre, les deux silhouettes décorées seront jusqu’à la fin du mois à la bibliothèque Maisonneuve avant d’aller dans les bureaux de l’arrondissement puis dans d’autres lieux emblématiques de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qui restent encore à confirmer.
À travers ces œuvres humanoïdes ornées de clin d’œil aux monuments, symboles et au passé de Hochelaga, ce sont trois milieux de vie de la jeunesse locale qui expriment sa vision du quartier et de son histoire. Dans ce projet, Isabelle Boisvert a guidé des petits de 1 à 6 ans de Répit-Providence, des jeunes de l’Entr’Ados du Carrefour Parenfants qui ont entre 12 et 17 ans et des élèves de l’école Chomedey-de-Maisonneuve âgés de 16 à 18 ans.
«C’est un projet qui m’a beaucoup touchée, car j’ai travaillé avec des enfants fragilisés et voir jusqu’où ils sont capables d’aller dans leur fragilité, c’est extraordinaire», s’émerveille cette artiste du quartier.
Le maire de l’arrondissement de MHM salue aussi ce travail collectif citoyen et communautaire qui met à l’honneur Hochelaga.
«C’est important de créer ces ponts-là et c’est une super belle collaboration. […] Je trouve ça le fun de créer ce sentiment d’appartenance», se réjouit Pierre Lessard-Blais.
Expression et fierté
De nombreux adolescents et enfants qui ont participé à ce projet sont issus de milieux défavorisés et sont confrontés à des situations difficiles au quotidien. Selon Samuel Augustin, le coordonnateur d’Entr’Ados, le travail réalisé avec Isabelle Boisvert a aussi été un exutoire pour eux.
«À travers l’art, les jeunes ne sont plus face à l’intervenant, ils sont face à ce qui est intérieur et l’art leur permet d’exprimer plus facilement leurs émotions. On voulait qu’ils expriment ce qu’ils ressentent et ce qu’ils vivent à travers ce projet», explique M. Augustin.
L’étape de l’exposition est aussi importante, car mettre en avant le travail de ces 150 jeunes artistes permet de leur donner confiance et de les inciter à s’engager dans le quartier.
«Il faut les valoriser et montrer leur savoir-faire, car il y a beaucoup de fierté pour eux. C’est un projet qui a vraiment bien fonctionné, on aurait voulu faire plus, mais nous sommes déjà tellement contents du résultat», se félicite Isabelle Perreault, la directrice de Répit-Providence.
L’exposition itinérante devrait durer au moins jusqu’à l’été et pourrait se prolonger à la rentrée scolaire si des espaces se proposent pour accueillir les œuvres.