Des citoyens résidants autour de l’école primaire Guillaume-Couture ont dénoncé le projet de sécurisation des abords de l’établissement par le dépôt d’une pétition de 140 signatures, lors du dernier conseil d’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM),
«Ce projet n’a de sécuritaire que le titre», a dénoncé le pétitionnaire principal David-Olivier St-Denis, également père de deux élèves de l’école.
La sécurisation de l’école Guillaume-Couture est une préoccupation de beaucoup de parents depuis plusieurs mois. Des mobilisations devant l’établissement avaient notamment eu lieu en début d’année pour améliorer la sécurité routière aux abords de l’école, ce qui a encouragé l’Arrondissement à établir un projet de sécurisation.
Cependant, le projet ne plaît pas aux citoyens signataires de la pétition. Ce qu’ils dénoncent avant tout, c’est le manque de consultation en amont auprès des élèves, du SPVM, de la direction de l’école et des résidents du secteur.
«Peut-on faire bien les choses, en commençant par des études, des consultations, et ensuite des dessins ?», a demandé à l’administration M. St-Denis lors de la période de questions. Le citoyen a par la suite réclamé, au nom de tous les pétitionnaires, le report du vote concernant l’attribution d’un contrat à une entreprise pour le début des aménagements autour de l’école Guillaume-Couture.
«Ce serait un tout nouvel appel d’offre qu’il faudrait faire, et trois nouveaux projets de sécurisation qui tomberaient à l’eau», a justifié le maire Pierre Lessard-Blais, en refusant le report. Il indique toutefois que son administration aimerait améliorer sa communication avec les écoles du quartier.
Contactée par Métro, l’administration dit avoir organisé une soirée d’information avec les parents et la directrice de l’école Guillaume-Couture le 4 mai. Elle rappelle que le maire avait également rencontré les parents d’élèves lors de deux manifestations réclamant des mesures de sécurisation, le 24 janvier et le 9 mai 2023. Mais pour les pétitionnaires, cela n’aurait pas été suffisant.
«On s’est senti muselé du début à la fin, déplore M. St-Denis à Métro, deux jours après le conseil. Nous ne sommes pas écoutés par l’administration, et certaines de nos questions ont même été sautées lors du conseil. Nous voulons plus de sécurité autour de l’école, mais celle-ci doit être établie de manière réfléchie».
Le projet de sécurisation des abords de l’école Guillaume-Couture aurait plusieurs objectifs: diminuer l’exposition des piétons à la circulation motorisée, améliorer la sécurité et la convivialité des déplacements, et bonifier la desserte du réseau cyclable vers l’école. Pour ce faire, plusieurs aménagements seront effectués comme la mise à sens unique vers le nord de la rue Du Quesne, l’ajout de saillies de trottoir drainantes à plusieurs intersections, ou encore l’aménagement de dos d’âne sur plusieurs rues aux alentours.
Les pétitionnaires soulèvent en revanche plusieurs failles qui porteraient atteinte à la sécurité des enfants et accentueraient les dangers existants dans le secteur. Selon eux, la réduction des débarcadères pour enfants autour du parc, l’inversion du débarcadère pour personnes handicapées sur la rue Du Quesne, ou encore l’instauration de sens uniques causeront l’augmentation du trafic autour de l’école. La diminution du nombre de places de stationnement pour les professeurs autour de l’établissement scolaire est aussi dénoncée.
Contacté par Métro, le maire de l’arrondissement Pierre Lessard-Blais assure que le projet découle directement de l’expertise des ingénieurs de l’arrondissement, basée sur des aménagements similaires ayant déjà fait leurs preuves à Montréal, et de l’expérience du SPVM pour réduire les comportements dangereux des automobilistes. «Avec ce projet, nous répondons aux préoccupations des parents en priorisant la sécurité de nos enfants sur la fluidité automobile, parce qu’on veut sauver des vies», a-t-il clarifié.
Les élus de l’opposition d’Ensemble Montréal ont quant à eux estimé la préoccupation des citoyens légitime lors du conseil, et ont demandé que les consultations effectuées par l’arrondissement pour la sécurisation des écoles soient faites de manière plus efficace, en incluant l’ensemble des parties prenantes.
«Je trouve malheureux qu’on n’ait pas pu prendre le temps de discuter du projet avec la direction et les parents, afin d’arriver avec un projet que l’on puisse bonifier. On veut prôner la sécurité, mais on aurait aimé pouvoir se donner le temps d’arriver avec des réponses claires aux questions des citoyens», a déclaré Alba Stella Zúñiga Ramos, conseillère pour le district Louis-Riel.
Les travaux de sécurisation de l’école Guillaume-Couture ont finalement été adoptés lors du conseil d’arrondissement de lundi, et devraient débuter fin juin/début juillet pour une durée de 120 jours.