La tenue d’une consultation sur la discrimination systémique et le racisme, annoncée le gouvernement de Philippe Couillard, est une initiative «encourageante, mais floue», selon l’un des membres du comité-consultatif.
«On ne sait pas quelles mesures vont être mises en place, on a aucune idée de quel type de consultation il va y avoir, ni comment on va faire le tour du Québec. Quand il n’y a pas de transparence, ça ne peut que semer un doute», soutien Will Prosper, membre du comité-consultatif dont le rôle était de faire des suggestions pour la mise en place de cette consultation.
Le cofondateur de Montréal-Nord Républik milite depuis plus d’un an en faveur de la création d’une commission sur le racisme systémique.
La consultation réclamée par Québec et organisée par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), en partenariat avec le ministère de l’Immigration, de la Diversité de l’Inclusion (MIDI), débouchera sur des recommandations adressées au gouvernement québécois, en février 2018.
«C’est dommage qu’on ne sache pas si à la fin, les recommandations vont être juste mises sur des tablettes ou s’il va y avoir un suivi de mis en place», souligne Will Prosper.
«On a fait beaucoup de pression et cela habite le débat public depuis plusieurs années, c’était nécessaire.», Stella Jetté, porte-parole de Montréal-Noir
Montréal-Noir critique
Organisme en lien avec le mouvement Black Lives Matter, initié en 2013 aux États-Unis après la mort de plusieurs Afro-Américains à la suite de contrôle des forces de l’ordre, Montréal-Noir qualifie la démarche de «nécessaire» et «d’audacieuse», mais demeure tout de même sceptique quant au plan d’action présenté.
«Je ne crois pas toujours à ces formes de consultations. On en a déjà eu dans le passé. Il y a beaucoup d’efforts et d’énergie mis dans ces consultations, et au final les gens qui se présentent ne sont pas forcément les principaux concernés», explique Stella Jetté, porte-parole de Montréal-Noir.
Dans son plan, la CDPDJ prévoit lancer un appel d’offres pour sélectionner 20 organismes à but non lucratif (OBNL) qui mèneront des consultations locales. Un processus sur lequel Mme Jetté émet des réserves.
«On ne sait pas comment les OBNL vont être sélectionnés, sous quels critères. Et puis ce n’est pas parce que ce sont des OBNL que le racisme systémique n’existe pas dans leurs lieux. Les citoyens devraient être les principaux acteurs de la consultation, sans intermédiaires», ajoute-t-elle.
La consultation sur la discrimination systémique et le racisme débutera dès le mois de septembre, par la mise en ligne d’un questionnaire à destination des citoyens du Québec. Ils auront aussi la possibilité de déposer un mémoire.
Montréal-Nord doit se faire entendre Pour Will Prosper, le cofondateur de Montréal-Nord Républik, les citoyens de l’arrondissement ont un rôle à jouer dans cette consultation sur la discrimination systémique et le racisme. «Montréal-Nord doit être omniprésent dans le processus, au cœur des discussions. C’est un quartier où les gens subissent les conséquences du racisme systémique». Il invite donc les Nord-montréalais à se faire entendre, notamment en déposant un mémoire ou en répondant au questionnaire mis en ligne par le gouvernement. |