Montréal-Nord

Visite royale à Montréal-Nord

Le Roi Philippe et la Reine Mathilde de Belgique ont profité de leur première visite d’État au Canada pour faire une halte à l’école Le Carignan. Une «belle occasion» pour l’établissement de faire rayonner la jeunesse de Montréal-Nord… Jusqu’en Europe.

«Très  sensibles aux besoins des plus jeunes», les souverains ont tenu à visiter l’école Le Carignan pour observer de leurs propres yeux la portée des projets de persévérance scolaire qui y sont développés et découvrir le programme BLEU BLANC ROUGE qui consiste à construire des patinoires communautaires dans les quartiers les plus défavorisés.

«Ce sont eux qui nous ont approchés, confirme Geoff Molson. Ils voulaient voir d’eux-mêmes les bonnes choses qu’on fait dans la communauté», a ajouté le propriétaire et président du Canadien de Montréal, dont la fondation pour l’enfance finance des patinoires réfrigérées comme celle de l’école Le Carignan.

Une vitrine internationale

Et il y avait de l’effervescence ce vendredi matin à l’école Le Carignan entre la venue de Leurs Majestés et la présence de la trentaine de journalistes belges qui accompagnaient la délégation royale.

Autant dire que les jeunes choristes en herbe qui ont accueilli le Roi et la Reine en chanson frétillaient comme des poissons hors de l’eau.

«C’est excitant. C’est la 1ère fois que je passe à la télé», partage Olivier, élève de 4e année. «Je réalise mon rêve: je vais enfin rencontrer un roi et une reine», s’est quant à elle extasié Maya.

Comme leurs quelque 660 camarades, Maya et Olivier fréquentent une des écoles où les enfants font partie des plus défavorisés du Québec. Selon la Commission scolaire de la Pointe-de-L’Île,  plus de 83% des élèves de cet établissement se retrouvent même dans les trois premiers déciles de défavorisation.

«Oui ces jeunes-là ont souvent de la difficulté à l’école, mais le sport est un des leviers des élèves de ce quartier-ci, c’est une activité au travers de laquelle ils se révèlent, affirme Pascale Beaudry, directrice de l’école Le Carignan. Grâce à notre programme de persévérance scolaire, on a les moyens de les accrocher au milieu scolaire via une activité avec laquelle ils ont de l’intérêt».

En plus d’offrir un accompagnement personnalisé aux élèves, le Projet persévérance, lancé en décembre dernier, vise notamment à offrir des activités parascolaires aux élèves, dont des activités sportives, comme le fait la Fondation des Canadiens pour l’enfance.

«Chez certains jeunes, l’activité physique va allumer une petite étincelle qui va leur donner envie d’aller un peu plus loin», partage Geneviève Paquette, la directrice générale de la Fondation qui investit chaque année investit chaque année 1,4M $ pour installer une patinoire réfrigérée dans un nouveau quartier vulnérable, et ce depuis près de 10 ans.

Avec ces deux projets, l’école Le Carignan a fait figure de modèle à suivre dans la lutte contre le décrochage scolaire pour le couple royal.

«Pour une fois, on ne met pas de l’avant un aspect négatif de nos jeunes, mais on fait resplendir ce qu’ils sont capables de faire», s’est félicité Mme Beaudry tout sourire.

Il n’est jamais trop tard

Impliqué depuis des années au sein de la Fondation, l’ancien joueur du Canadien Steve Bégin s’est prêté au jeu de lancer la rondelle avec le Roi Philippe sur la patinoire BLEU BLANC ROUGE.

«Le Roi avait l’air intrigué par le hockey, il m’a dit qu’il y avait déjà joué, mais sur gazon, comme un de ses fils qui pratique actuellement ce sport», raconte-t-il un brin amusé d’avoir rencontré pour la première fois des membres de la royauté.

Au-delà de ces activités protocolaires, M. Bégin avait lui aussi un message à faire passer au sujet de la persévérance scolaire.

«Je ne conterais pas de menterie : je n’étais pas un bon élève à l’école, j’avais quand même de la difficulté à apprendre et je passais toujours sur la fesse», avoue celui qui a «complètement»  décroché à 17 ans pour poursuivre sa carrière au hockey.

Aujourd’hui à l’aube de la quarantaine, M. Bégin a entrepris un retour aux études à distance en espérant obtenir son diplôme de secondaire 5 par l’intermédiaire du programme ChallengeU.

Conscient de «la chance» qu’il a eue de réussir sans avoir fait d’étude, M. Bégin dit s’être lancé dans cette démarche pour donner l’exemple aux jeunes décrocheurs, mais aussi aux plus vieux.

«Je suis la preuve que n’importe qui peut le faire!, lance-t-il. Je veux aussi donner un exemple à mes enfants : si je n’ai pas mon secondaire 5, je vais être qui pour leur dire de continuer s’ils envisagent un jour d’arrêter l’école?».

L’ancien joueur de hockey se donne jusqu’à la fin du printemps pour terminer son cours de français de secondaire 5. «Pour la première fois je peux dire que j’ai hâte de faire ce cours que je détestais pourtant quand j’étais jeune», termine ce sportif reconverti en chef d’entreprise qui «plus motivé que jamais».

 

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