L’école Lucien-Guilbault est en pleine effervescence à l’approche du défi sportif AlterGo qui aura lieu du 23 au 29 avril. Dans cet établissement dédié aux enfants avec des troubles d’apprentissage, cette compétition permet d’inciter les élèves à se dépasser.
De la première année du primaire à la dernière du secondaire, la quasi-totalité des élèves de l’école Lucien-Guilbault sont impliqués dans le défi sportif. Dans cet établissement situé à la frontière entre les quartiers Saint-Michel et Montréal-Nord, 231 des 270 enfants participent aux épreuves de la compétition AlterGo. Les autres préparent des pancartes de supporters ou vont jouer le rôle de journalistes pour interroger leurs camarades sportifs.
«C’est un moment unique qui les porte toute l’année. Ils sont tous impliqués, ils s’encouragent entre eux, il y a beaucoup d’estime et beaucoup d’entraide. Qu’ils réussissent ou pas à gagner, le but est d’être au meilleur de soi-même et c’est ce qu’on met en avant», explique Véronique Carbonneau, directrice philanthropique au sein de l’école Lucien-Guilbault.
Cette école qui accueille des enfants avec des troubles graves de l’apprentissage et d’autres pathologies associées participe au défi AlterGo depuis 5 ans. Alors que seuls dix élèves étaient inscrits la première année à cette compétition ouverte aux athlètes avec une limitation fonctionnelle et uniquement en natation, ce rendez-vous annuel est devenu immanquable à Lucien-Guilbault qui présente désormais des compétiteurs dans neuf disciplines au primaire et huit au secondaire. L’école porte même un nom d’équipe : les Dragons.
«Quand on a vu que ça avait une belle répercussion sur nos jeunes, on a décidé d’aller plus loin. Ils ont désormais un entraînement par semaine chaque mercredi pour les préparer et dès le début de l’année, ils ont cela en tête», poursuit Mme Carbonneau.
Effet positif
La majorité des élèves sont atteints de dyspraxie, ce qui trouble leur coordination, donc la pratique sportive a un effet bénéfique sur leur quotidien. Ils sont de plus accompagnés par des ergothérapeutes pour améliorer leurs capacités fonctionnelles.
Par ailleurs, la valorisation liée à la participation à cette compétition permet aussi de renforcer l’estime de soi, souvent problématique pour ces jeunes.
«Ils sont souvent passés par un parcours classique avant de venir ici, donc ils arrivent avec beaucoup d’échecs en milieu scolaire. Le sport aide à retrouver la confiance», explique la directrice philanthropique de l’établissement.
Fierté et enthousiasme
Dans le petit gymnase de l’école, les différentes équipes se succèdent pour prendre part à leur entraînement, tandis que certaines pratiques ont lieu au complexe Claude-Robillard. Que ce soit le groupe de hockey-balle, de base-ball, de soccer ou de volley-ball, l’enthousiasme est partagé par tous les enfants.
«C’est très bon, on apprend de nouvelles techniques et quand on est contre les autres écoles, ça nous aide à les battre», se réjouit Michael, 10 ans, membre de l’équipe de hockey-balle.
Pour ce qui est de l’encadrement, la tâche est parfois ardue pour les enseignants qui font face à des défis en raison des troubles d’apprentissage.
«Tous les mouvements qui sont simples pour nous sont difficiles pour eux. Ils ont des difficultés au niveau moteur donc ça demande énormément d’efforts et de persévérance, mais on voit les évolutions. Le fait de participer au défi leur donne beaucoup de motivation», explique Elsie Pimparé, enseignante et coach de hockey-balle.
L’envie et la fierté poussent indéniablement les enfants de Lucien-Guilbault à se dépasser. Une tenue avec le logo des Dragons a d’ailleurs été donnée à chaque athlète et tous semblent impatients que le 23 avril arrive pour pouvoir la porter.
«C’est très génial, j’ai hâte de participer parce que je vais représenter toute l’école», se projette déjà Michael.