Montréal-Nord a ordonné l’euthanasie d’un chien ayant blessé gravement deux enfants dimanche dernier. Une nécessité selon la mairesse.
« Le chien a mordu six personnes de notre arrondissement. Il est évident qu’il faut l’euthanasier », assure Christine Black.
L’ordre d’euthanasie intervient après l’attaque de l’animal survenue dimanche 19 août, où six personnes au total ont été mordues et blessées. Une fillette de 4 ans a subi des blessures à la tête, nécessitant 16 points de suture, tandis qu’un garçon de 7 ans a subi une grave fracture ouverte au bras. Dès lors, Christine Black a considéré qu’il fallait agir.
« Nous avons des décisions à prendre en faveur de la sécurité du public, souligne la mairesse. Nous cherchons à prioriser l’humain. »
Pour éviter une éventuelle récidive, l’animal est gardé par la SPCA dans un environnement sécuritaire.
« Pour l’instant le chien est calme, explique Anita Kapuscinska, directrice des communications de la SPCA. Nous ne le sortons pas de son enclos par précaution, pour ne pas mettre à risque notre équipe. »
L’euthanasie aura lieu avant le 31 août, mais un délai de 10 jours doit être respecté à la demande du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, afin de procéder à la vérification concernant la rage. La SPCA juge toutefois ce délai trop long et a demandé l’autorisation de procéder à l’opération avant ces 10 jours.
« Bien que nous ayons les équipements nécessaires pour nous occuper de lui et le nourrir, nous jugeons qu’il faut procéder à l’euthanasie le plus rapidement possible pour des raisons de sécurité humaine et de bien-être animal », explique Mme Kapuscinska.
L’animal avait attaqué un autre chien par le passé, montrant déjà des signes d’agressivité. L’arrondissement n’a pas donc pas eu besoin d’attendre les résultats d’une étude comportementale, habituellement préconisée en cas d’euthanasie.
Le débat sur la réglementation canine relancé
Dans ce contexte, l’adoption mardi du nouveau règlement par l’administration Plante sur les animaux domestiques passe mal du côté d’Ensemble Montréal. Christine Black a d’ailleurs voté contre, estimant ce règlement trop laxiste pour lutter contre ces types d’attaques.
« J’ai donné ma dissidence pour envoyer un message très clair à l’administration Plante, raconte la mairesse. Ce règlement est insuffisant, et le débat doit se poursuivre. »
Le règlement actuel, qui met en place un « registre des chiens potentiellement dangereux » ainsi qu’un rapport annuel sur les statistiques liées aux morsures ne convainc pas totalement les membres de l’opposition. Il remplace le règlement précédent, adopté par l’ancienne administration Coderre, dont faisait alors partie la mairesse de Montréal-Nord. Celui-ci faisait débat car il ciblait des races spécifiques de chiens, avec notamment l’interdiction d’acquérir des pitbulls sur l’île de Montréal.
« On a constaté qu’ils étaient responsables de 40% des cas de morsures. Cette décision était cohérente », assure Christine Black.
À noter que l’ordre d’euthanasie donné par Montréal-Nord a été pris dans le cadre de l’ancien règlement, celui adopté mardi par l’administration Plante n’étant pas encore en vigueur. S’il l’avait été, la décision d’euthanasier ou non le chien serait revenu à la ville centre, et non pas à l’arrondissement.