Montréal-Nord

L’arrondissement met fin à la reconnaissance des nouveaux organismes

Montréal-Nord recense près d’une centaine d’organismes communautaires. L’arrondissement a décidé de changer sa politique en la matière, en suspendant temporairement la reconnaissance des nouvelles organisations.

« Nous avons trop de demande d’accréditation, affirme la mairesse Christine Black. Nous prenons cette décision pour améliorer notre efficacité et nos services aux organismes déjà reconnus»

Selon les chiffres amenés par l’arrondissement, 99 organismes sont déjà reconnus officiellement, pour sept catégories différentes : loisirs, communautaires, communautaire-jeunesse, culturel, sportif-jeunesse, et sportif-adulte et ainés.

« Cette décision est temporaire, assure la mairesse. Nous prenons ce temps d’arrêt pour mener une réflexion et ajuster notre politique en matière d’organismes communautaires», assure la mairesse.

L’accréditation des organismes est prévue par l’article 6.3 de la politique de reconnaissance et de soutien des organismes de Montréal-Nord. Elle permet en outre d’accéder aux installations et aux services de l’arrondissement, et de rendre éligible l’organisme aux subventions publiques.

« Nous réfléchissions désormais à une nouvelle mouture, car la politique actuelle date de 2013 », précise Christine Black.

La suspension d’accréditation devrait durer au minimum jusqu’à la première moitié de l’année 2019.

Le financement des organismes en question
Contactés, plusieurs dirigeants d’organismes reconnus semblaient accueillir plutôt favorablement la décision de l’arrondissement.

Pour Brunilda Reyes, fondatrice et directrice générale des Fourchettes de l’espoir, il est nécessaire d’améliorer d’abord la qualité de service et de soutien aux organismes déjà en place.

« Les organismes peinent déjà à trouver des financements, soutient-elle. Pour l’instant, c’est mieux de se concentrer sur ceux qui existent déjà.»

En date du 9 avril 2018, seuls 17 des 99 organismes reconnus se partageaient les 1,2M$ de subventions octroyées par l’arrondissement.

« Les montants de support aux organisation a vraiment gonflé ces dernières années, affirme Christine Black. Dans ce contexte-là, il est parfois compliqué de soutenir efficacement nos organismes.

Pour Guillaume André, directeur du Centre multi-ethnique de Montréal-Nord, c’est surtout le problème du dédoublement qui se pose.

« Souvent, on retrouve des organismes qui font la même chose, assure-t-il. Nous avons commencé à proposer de la francisation dès 1989, et depuis il y a 5 ou 6 organismes qui en proposent aussi. Parfois, nous avons du mal à remplir nos classes.»

Également favorable à cette nouvelle mesure, la suspension de reconnaissance ne semble d’ailleurs pas l’inquiéter outre-mesure.

« L’arrondissement a bien précisé que cela ne concernerait pas les organismes déjà reconnus, souligne-t-il. Je n’ai pas de crainte là-dessus. »

Si Julie Demers, directrice de la coopérative éco-nord, admet que cette décision de l’arrondissement est une bonne chose, elle émet néanmoins une petite réserve.

« J’y suis favorable, car cela permettra de mieux se concentrer sur nos organismes déjà en place, explique-t-elle. Mais si quelqu’un arrive avec un projet novateur et original, cela pourrait être problématique qu’il n’obtienne pas l’accréditation de l’arrondissement dans le cadre de cette suspension. »

De son côté la mairesse affirme qu’il pourra y avoir des « exceptions » à cette nouvelle règle.

Articles récents du même sujet

Exit mobile version