Une équipe de chercheurs de l’UQAM a dressé un portrait détaillé de la population de Montréal-Nord. Si l’arrondissement reste globalement en proie aux difficultés, de fortes disparités existeraient néanmoins au sein des différents quartiers.
« La population de la zone centre-est, au niveau du boulevard Gouin, est par exemple étonnement plus aisée que le reste de Montréal-Nord », souligne Juan-Luis Klein, chercheur du Centre de recherches sur les innovations sociales (CRISES) de l’UQAM ayant mené cette étude.
Cela s’expliquerait par la grande concentration de personnes âgées dans le secteur. Selon les chercheurs, ces effets de concentration sont d’ailleurs récurrents à Montréal-Nord.
«Certains secteurs regroupent plus d’indicateurs défavorables que d’autres », explique M.Klein.
Le nord-est et l’ouest de l’arrondissement seraient les secteurs les plus sujets à la précarité, connaissant plus de chômage, plus de locataires, plus de familles monoparentales ou encore des faibles revenus chez ses résidents.
« Même si des effets de concentration existent, Montréal-Nord connait de manière générale plus de difficultés que le reste de l’île », remarque Jean-Marc Fontan, autre chercheur du CRISES.
«Une personne sur quatre n’a pas de diplôme, c’est plus du double que la moyenne montréalaise. Cela a pour conséquence de rendre l’accès à l’emploi plus difficile. » – Jean-Marc Fontan, chercheur
Enfin, Montréal-Nord connait un fort taux de mobilité résiduelle.
«C’est un quartier où l’on déménage plus qu’ailleurs, constate Juan-Luis Klein. Ce n’est pas un critère à négliger, car cela peut nuire au sentiment d’appartenance. »
Approfondir les données existantes
L’étude a été menée à partir des données du recensement de 2016, qui sont les plus récentes sur la population de Montréal.
« Nous avons étayé ces données de la manière la plus précise qui soit, explique Jean-Marc Fontan. Cela nous a permis de définir les caractéristiques de la population nord-montréalaise par secteur. Nous avons dégagé des tendances plus locales. »
Le CRISES a été mandatée par l’arrondissement pour mener cette étude, réalisée entre avril et septembre 2018.
«Nous souhaitions approfondir les données, affirme Guy Bédard, chef de division pour l’arrondissement de Montréal-Nord. Cela va nous aider à ajuster notre offre de service en fonctions des profils. »