Le Festival Hoodstock a été créé en 2009 pour souligner le 1er anniversaire de la mort de Fredy Villanueva et pour soutenir la famille du jeune défunt. Aujourd’hui, il fête son dixième anniversaire et continue de défendre les droits des personnes racisées et marginalisées avec une programmation axée sur les droits aux soins de santé et sur la justice alternative et réparatrice.
Nargess Mustapha, cofondatrice de Hoodstock, qualifie son festival de rare espace démocratique où l’on « aborde des enjeux qui sont parfois chauds» et qui ont tendance à passer sous le radar.
Elle évoque notamment le profilage racial des jeunes hommes noirs, la discrimination à l’embauche, la pauvreté et l’exclusion sociale.
Ce forum social, où se tiennent des discussions et conférences, est le cœur du festival.
Des enjeux prioritaires
C’est avec des échanges sur les droits aux soins de santé que débutera le festival. « Il y a plusieurs discriminations qui peuvent être liées aux droits de la santé. Par exemple, pour les gens qui vivent dans le secteur nord-est, il y a des enjeux de déplacement, d’accès à un médecin de famille. On peut même parler de profilage dans le système de santé. Ce serait d’essayer de démystifier et de mettre les enjeux sur la table », explique Nargess Mustapha.
Ce n’est pas la première fois que cette problématique est abordée dans la communauté nord-montréalaise. En effet, un projet de clinique médicale de proximité censé répondre à ces besoins dans le secteur nord-est est dans les cordes depuis 2015, mais n’a aujourd’hui toujours pas abouti. Des discussions portées sur l’avenir de ce projet se tiendront lors du festival.
Le forum social s’attardera aussi sur l’enjeu de santé mentale les communautés racisées et les communautés noires.
Les organisateurs souhaitent aussi initier des discussions sur un potentiel système de justice alternative et réparatrice à Montréal-Nord. « Les jeunes hommes noirs sont très criminalisés, parfois pour des petits trucs qui finissent par tacher leur dossier, soutient Mme Mustapha. Ça vient briser leur parcours. C’est encore en développement, mais on souhaite que ce système de justice alternative soit l’étape qui empêcherait de criminaliser ces jeunes-là », ajoute-t-elle.
Des systèmes de justice alternative existent déjà au Québec. Pour en faire la démonstration, un conférencier attikamek viendra présenter comment sa communauté fonctionne déjà avec un tel système.
Le festival Hoodstock est réimaginé et réinventé chaque année, selon Mme Mustapha. En 2017, il avait tenu une conférence spéciale sur l’arrivée des réfugiés qui avait attiré plusieurs personnalités politiques.
Hoodstock se déroulera le samedi 21 septembre de 11h30 à 17h à la Maison culturelle et communautaire (MCC), puis de 17h à 22h sur la rue Lapierre.
Programmation de Hoodstock 201912h à 14h15: Droits de la santé (MCC) 14h30 à 16h45: Justice alternative et réparatrice (MCC) 18h à 19h30: Débat sur le hip-hop old school contre new school (Espace Lapierre) 20h à 22h: Spectacle du collectif d’humoristes les Bad boys du rire (Espace Lapierre) |