Montréal-Nord

Montréal-Nord: prévenir le décrochage en temps de pandémie

En temps de pandémie, l'école secondaire Calixa-Lavallée, à Montréal-Nord prend des mesures pour favoriser la persévérance scolaire.

L'école secondaire Calixa-Lavallée, à Montréal-Nord

Depuis le début de la pandémie, les écoles de Montréal-Nord ont dû composer avec de multiples problématiques pour maintenir le niveau de persévérance scolaire des élèves.

À l’École secondaire Calixa-Lavallée, le directeur Dominic Besner estime que le taux de participation aux activités scolaires en ligne est passé de 30% à près de 100% dans les matières principales depuis le 4 mai, où la participation est redevenue obligatoire.

«On a un taux de participation franchement intéressant», se réjouit-il.

Pour réussir l’opération, l’école a prêté pas moins de 440 ordinateurs. Chaque élève qui en avait fait la demande a pu en obtenir un.

Les professeurs ont aussi dû faire preuve de souplesse pour retenir de lien avec le maximum de jeunes, alors que plusieurs d’entre eux ont trouvé un emploi à temps plein pendant la pandémie.

«On s’est retrouvé avec beaucoup d’élèves qui travaillaient. J’ai vu des profs qui ont donné leur cours une deuxième fois pour eux.»

Il ne voit pas le phénomène comme étant un problème. Pour lui, l’important est que les élèves comprennent qu’ils ne pourront pas travailler à temps plein à la rentrée.

«Ils sont dans un milieu socioéconomique qui est faible. S’ils peuvent contribuer à la famille, ils vont le faire.»

La pandémie affecte la persévérance scolaire à Montréal-Nord

Pour les élèves qui éprouvaient déjà des difficultés dans leur parcours scolaire, la pandémie a eu un impact plus important, selon la directrice de l’école Amos, Nathalie Labelle. Cet établissement accueille les élèves en difficulté de 16 à 20 qui souhaitent obtenir leur diplôme d’études secondaires.

À cette école environ 80% sont normalement en situation de réussite. En raison de la pandémie, la directrice estime que ce taux est maintenant à 60%.

«Quand il y a une pandémie, les problèmes sociaux sont très présents dans les maisons. Ils ont encore plus de la misère d’être focus à l’école en ligne.» -Nathalie Labelle, directrice de l’école Amos

Lors des derniers mois, ses enseignants ont multiplié les méthodes pour faire réussir le maximum d’élèves et déploient déjà des efforts pour que les élèves soient de retour l’année prochaine. «On veut être sûr qu’ils n’abandonnent pas l’école», dit-elle.

Inquiétudes pour la rentrée

Bien que le Québec se déconfine, la pandémie n’est pas terminée. Il n’est pas impossible que de nouvelles mesures de confinement soient imposées. C’est ce qui inquiète le plus Dominic Besner quant à l’impact à long terme sur la persévérance scolaire.

«Ma crainte c’est vraiment qu’on commence l’année à distance», dit-il. Son école se prépare toutefois à ce type de scénario pour mieux réagir.

Pour le directeur de Carrefour jeunesse emploi Bourassa-Sauvé, Gary Obas, le gouvernement aurait dû mieux équiper les jeunes du quartier dès le début de la pandémie, alors que sa distribution de tablettes a connu des ratés.

«Avec les enfants qui ont déjà des carences scolaires et qui se trouvent dans des milieux familiaux difficiles et qui n’ont pas eu accès aux outils technologiques, on va appréhender la nouvelle année avec des problèmes qu’on aura du mal à surmonter.»

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