Retardé en raison de la pandémie, le déploiement des premiers bacs semi-enfouis se fera sous peu à Montréal-Nord. Ceux-ci permettront la récupération des restes de tables et remplaceront la collecte traditionnelle des déchets et autres matières recyclables sur certaines rues du secteur nord-est.
Au cours des prochaines semaines, six bacs seront installés sur l’avenue Jubinville. Les résidents de cette rue devront donc changer leurs habitudes. À terme, ils devront y déposer recyclage, déchets et matières compostables plutôt de les laisser au bord du chemin. Les rues Matte et Lapierre seront aussi visés par ce changement.
Pour la Ville de Montréal, déployer ce projet-pilote n’était pas souhaitable cet été, en raison de la pandémie.
«Le gros enjeu, c’est que pour l’installation de bacs comme ça, il y a une approche citoyenne à faire en personne, explique Jean-François Parenteau, responsable des dossiers environnementaux au comité exécutif de la ville de Montréal. Dans le cas de Montréal-Nord, ça va être encore plus serré comme approche.»
Le défi selon lui sera de faire la pédagogie du tri des déchets auprès de communautés qui n’ont pas forcément l’habitude de séparer les matières organiques des autres détritus.
L’arrondissement de Montréal-Nord compte lancer une stratégie de communication pour que les citoyens soient bien informés des changements à venir. Des agents feront entre autres du porte-à-porte afin de parler aux résidents du secteur.
Une première
Bien que des bacs semi-enfouis existent déjà à Montréal, c’est la première fois qu’ils seront utilisés pour desservir un secteur entier de la métropole.
Ce projet-pilote est adapté à la problématique du non-respect des horaires de collecte. Du même coup, il permettra à la Ville de commencer de collecter les matières compostables dans ce quartier où l’on trouve beaucoup de grands immeubles à logements.
«Quand on faisait une analyse au préalable du secteur, on se disait que même si on mettait une collecte [de bacs bruns individuels] dans les immeubles à 9 logements et plus, les gens allaient mettre leur bac sur le bord de la rue la journée même», explique M. Parenteau.
Ce problème serait notamment dû à l’horaire de travail atypique de la population qui habite le secteur, selon M. Parenteau.
«Ça nous permet de donner des outils aux gens pour qu’ils adhèrent plus facilement à la collecte sans contrainte de temps pour eux», explique-t-il.
La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, voit ce changement comme une «très belle avancée», soulignant la démarche participative avec les citoyens et l’arrondissement pour arriver à cette solution.
«C’est sûr que c’est un changement, et n’importe quel changement demande des adaptations de la part des citoyens. En même temps, ce n’est pas le premier endroit où il y en a à Montréal-Nord. On voit qu’à chaque fois que c’est installé, le résultat est positif.»
S’il s’avère efficace, le projet pourrait être reproduit dans des quartiers similaires de la métropole.
«L’objectif, ce n’est pas un nombre de tonnes, mais que les gens y adhèrent, précise M. Parenteau. Dans un an, on pourra se permettre d’ajouter un objectif de tonnage clair.»
L’achat des 18 bacs semi-enfouis représente un investissement de 300 000$ pour les contribuables montréalais.