Une trentaine de jeunes qui souhaitent se sortir de la rue seront accompagnés par l’organisme Café-jeunesse multiculturel pour tenter de trouver un emploi ou retourner aux études.
«Mon objectif, c’est me trouver une job et de me sortir de la rue pour avoir un meilleur avenir», affirme Jay, l’un des participants.
Pendant six mois, ces jeunes suivront une démarche pour se prendre en main. Ils ont été recrutés par des travailleurs de rue œuvrant près des rues Pascal et Lapierre.
«Ils sont là [dans la rue] et ils stagnent, explique le coordonnateur de l’organisme, Slim Hammami. C’est à nous d’aller les chercher, de les convaincre de nous faire confiance.»
«On veut aller chercher cette motivation intrinsèque pour qu’ils soient capables de maintenir un projet qu’ils ont à coeur», soutient l’intervenante Raynika Laflotte.
Cette motivation passe notamment par la stabilité. Ces jeunes doivent d’abord tous se mettent sur la ligne de départ en ayant en leur possession divers documents, comme un CV ou un permis de conduire.
Ensuite, ils pourront faire un stage dans l’une des quinze entreprises associées au projet. L’objectif du projet est que le jeune capitalise sur son expérience acquise et puisse ensuite intégrer le marché du travail ou retourner aux études.
L’organisme estime qu’au moins 6 jeunes sur 10 atteindront ce but final. Il orchestre ce projet financé par les gouvernements provincial et fédéral depuis déjà plusieurs années.
Complexifié par la pandémie.
Alors que Montréal s’est reconfinée, la tâche de garder ces jeunes sur le droit chemin est devenue encore plus difficile pour Café-jeunesse multiculturel.
«C’est difficile de mobiliser les jeunes en raison des restrictions qui nous empêchent d’avoir cette proximité», souligne Raynika Laflotte, qui souligne également que d’autres obstacles comme la fermeture d’entreprises complexifie la réalisation du projet.
Malgré tout, le projet n’est pas annulé, mais les organisateurs espèrent qu’ils pourront le plus possible être efficaces dans leur mission. Au besoin, ils resteront en contact virtuellement.
«On part en groupe de 10, qu’on va devoir diminuer [dans les rencontres], indique l’intervenante Anta Camille Guene. Il faut se réajuster constamment sans oublier les besoins de ces jeunes et les raisons pour lesquelles ils sont ici. Eux, ils ont besoin de cohérence et quand ils sentent que ce n’est pas cohérent, ça pète.»