Pour une deuxième année de suite, le centre communautaire Annour a profité de la générosité de ses fidèles en ce mois du ramadan pour remettre plus de 200 repas chauds à une résidence d’aînés de Montréal-Nord.
Personne ne sera surpris d’apprendre que la dernière année a été éprouvante pour les personnes âgées. À travers l’anxiété et le deuil, c’est probablement l’isolement qui a pesé le plus lourd.
À la résidence Sault-au-Récollet, l’arrivée des repas a donc été accueillie comme une bouffée d’air frais par les aînés.
«Ils ont besoin de toute l’attention possible qu’on peut leur donner. Ils ont vu leurs activités et leurs visites grandement réduites, c’est difficile pour eux», affirme le directeur général Gilbert Tremblay.
Le mercredi 5 mai, plusieurs élus municipaux et représentants de la communauté musulmane nord-montréalaise se sont donc présentés, plateaux à la main, à l’entrée de la résidence située sur le boulevard Gouin Est.
Au menu, chacun des résidents a reçu du poulet à la marocaine accompagné d’une salade de choux, du riz et un petit pain fait maison.
«C’était excellent, ça change les idées du maudit microbe qu’on n’avait certainement pas de besoin à notre âge», fait remarquer à Métro Gisèle Doyon, à partir de son logement.
Penser au voisin
La nourriture réconforte, certes, mais l’intention derrière cette initiative est bien plus puissante aux yeux d’Abdelhaq Sari. Le conseiller municipal s’est associé au Centre communautaire Annour l’année dernière pour la première édition de cette activité qui devrait se répéter pour des années à venir.
«C’est de leur faire savoir que ça vient de quelqu’un d’autre qui pense à eux. C’est de leur dire aux personnes qu’on est là. Nous on a pallier l’isolement avec la technologie, mais eux ne sont pas toujours doués avec ça», souligne-t-il.
Grâce aux contributions financières de la communauté musulmane nord-montréalaise, une trentaine de repas ont également été distribués chez CAMÉÉ, un groupe d’entraide en santé mentale situé à Montréal-Nord.
Le Centre communautaire Annour (CCA) et son président, Abdelaziz Rzik, espèrent que ces actes de charité dépassent la période du ramadan, et se reproduisent tout au long de l’année. Des fleurs à la fête des Mères, des petits cadeaux à Noël par exemple.
«Le mois du ramadan, c’est un mois de partage et de générosité pour ceux qui nous entourent, le voisinage. On veut continuer à travailler pour le vivre ensemble, et pas juste pour la communauté arabo-musulmane, mais pour tous les Nord-Montréalais», confirme-t-il.
M. Rzik distribue jusqu’à la fin des festivités, prévue aux alentours du 12 mai, une centaine de repas par soir devant le CCA. Les gens de toutes les origines et confessions sont invités à venir chercher un iftar.