En 2021, Microcrédit Montréal, partenaire du gouvernement du Québec pour l’intégration des professionnels formés à l’étranger, a reçu 2M$ pour la mise en œuvre de la mesure Prêts pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers (PRTCE). En dépit de cette capitalisation additionnelle, seulement une dizaine de personnes ont pu bénéficier des services de cet organisme.
Les conséquences de la pandémie COVID-19 se font sentir du côté de l’immigration et le nombre d’immigrants est plus bas que la normale. Cette chute explique la faiblesse de la demande pour les services de Microcrédit Montréal.
« L’objectif de Microcrédit Montréal est de répondre aux besoins d’un maximum de nouveaux arrivants ou d’autres afin que le plus de professionnels puissent obtenir le financement nécessaire pour réaliser leurs projets et exercer leur profession, ici au Québec » explique à Metro, la directrice générale de Microcrédit Montréal Indu Krishnamurthy. Cette dernière estime qu’il y a toujours une pénurie criante de main-d’œuvre au Québec, et ce, dans différents secteurs comme la santé.
« Parmi les nouveaux arrivants, nous savons qu’il y aura des professionnels formés à l’étranger qui souhaitent faire reconnaître leurs compétences. Le marché du travail québécois aura besoin de leurs qualifications et compétences pour pourvoir les dizaines de milliers de postes vacants ».
Indiquant que cet « arrêt ponctuel dans le cours normal de l’immigration se traduira forcément par une augmentation à venir de demandes de prêts et d’accompagnement auprès de Microcrédit Montréal », Mme Krishnamurthy rappelle que son organisme a aidé et accompagné, depuis 30 ans, plus de 10 000 personnes à réaliser leurs rêves professionnels, que ce soit pour obtenir leur certification lorsqu’ils sont formés à l’étranger ou pour obtenir un prêt pour démarrer leurs entreprises.
« Afin de donner des chances égales à tous, Microcrédit Montréal s’est spécialisé dans les microprêts pour aider celles et ceux qui font face à des barrières systémiques et qui se verraient refuser un prêt traditionnel. C’est ainsi qu’une part importante du travail que nous faisons à Microcrédit Montréal est d’aider toute personne à retrouver sa dignité et à réaliser son plein potentiel professionnel » explique-t-elle plus loin.
Une prise de risque mesurée…
Microcrédit Montréal dit avoir une « approche centrée sur la personne ». « Nous sommes conscients que l’endettement est un outil à double tranchant. Nous faisons toujours attention à ce que l’endettement aide la personne et ne l’enfonce pas davantage dans la pauvreté. Nous assurons que la personne qui demande un prêt ait une vision claire et lucide de son plan de carrière et des autres avenues possibles (plan B) », souligne Mme Krishnamurthy.
Selon cette dernière, le taux de remboursement est de l’ordre de 99% pour les professionnels formés à l’étranger et de 93 % pour les entrepreneurs.