Autonomie, sexualité, pression familiale, pression d’être parfaite: quatre femmes de Montréal-Nord partageront leur vécu autour de l’un de ces des quatre thèmes lors d’un forum 100% féminin organisé par le Café-Jeunesse Multiculturel le 26 mars.
Aînée d’une famille de quatre, Vanessa Savard abordera l’autonomie, un thème qui rejoint son parcours.
«J’ai eu ma fille à 19 ans, seule. J’ai commencé à travailler à 16 ans et j’ai longtemps occupé deux emplois en même temps», explique celle dont la famille est établie à Montréal-Nord depuis trois générations.
Pour elle, l’autonomie ne se résume pas à quitter le foyer familial et à s’acheter une voiture. Elle l’a répété à maintes reprises à sa fille de 14 ans, qui a hâte d’aller en appartement. «Je disais la même chose à ma mère, mais aujourd’hui, si je pouvais retourner chez ma mère, je le ferais!», dit celle qui vient d’avoir un autre enfant.
Partager son vécu
Catherine Boivin racontera quant à elle son histoire autour du thème de la sexualité. Un dossier plus gênant?
«Un peu quand même, mais pas tant, glisse la jeune trentenaire. Peut-être que des femmes qui vivent la même chose vont pouvoir s’identifier. J’espère leur donner de l’espoir, leur montrer que parfois, même si on prend un mauvais chemin, on peut s’en sortir.»
Les deux autres femmes qui feront partie des panélistes lors du Forum, Elcy Benjjani et Mélissa Labelle, aussi dans la jeune trentaine, parleront des thèmes de la femme parfaite et des pressions familiales.
Trouver les bons mots
Les quatre panélistes seront accompagnées d’une autrice, Julianna Léveillé-Trudel, qui couchera leur vécu sur papier.
Lors du Forum, les quatre femmes liront leur texte à l’assemblée pour entamer les conversations qui se poursuivront lors d’ateliers en après-midi. «Les textes, c’est pour partir le bal. Ce sont des histoires vraies, c’est vécu et c’est réaliste», souligne Vanessa Desprez, travailleuse de rue à Café-Jeunesse depuis quatre ans.
Elle explique que l’événement est issu du travail de rue et de la démarche Osez au féminin de l’organisme. «Le but, c’est de trouver une place pour les filles à Montréal-Nord, celles qui ont des difficultés. C’est pour ça qu’on a créé un des espaces qui leur sont consacrés», explique le coordonnateur du Café-Jeunesse Multiculturel, Slim Hammami.
Il attend environ une centaine de filles et de femmes de 13 à 30 ans lors de la journée du 26 mars. La journée Pluri’ELLES devait au départ se tenir le 14 mars 2020, mais a été retardée en raison de la pandémie.