Les difficultés financières et la pandémie ont eu raison de la coopérative alimentaire Panier futé. Elle se dissout après à peine six ans de service à Montréal-Nord. Une fermeture qui pourrait sonner le glas des Marchés du Nord.
«La pandémie a été difficile, les gens faisaient moins de commandes que d’habitude. On a dû se tourner davantage vers les dons alimentaires puisqu’il y avait plus de gens aux prises avec des difficultés financières, surtout ici à Montréal-Nord», explique le président du conseil d’administration de la coopérative, Bernard Gauvreau, en entrevue téléphonique.
Dans ce contexte, l’entreprise d’économie sociale n’a pas pu atteindre ses objectifs de rentabilité. Elle devait compter sur des subventions gouvernementales ou encore le soutien de fondations privées pour survivre.
Mais ce type de financement était de plus en plus difficile à obtenir, note M. Gauvreau, également directeur des opérations à Paroles d’ExcluEs, l’un des cinq organismes fondateurs de la coopérative.
Un modèle à repenser
Fondée en 2014 , la coopérative s’est installée dans ses locaux du boulevard Léger en 2016. Elle y offrait des aliments frais et abordables à ses membres.
Panier futé gérait aussi les Marchés du Nord, des kiosques maraîchers ambulants visant à améliorer l’accès à une alimentation saine dans les déserts alimentaires. Il s’agissait d’un enjeu majeur dans le quartier il y a une dizaine d’années, selon plusieurs études réalisées à l’époque.
M. Gauvreau doute que la situation ait beaucoup changé depuis, même si cela reste à documenter. Il remarque que plusieurs épiceries ont fermé et que la demande en aide alimentaire a augmenté, notamment avec la pandémie.
C’est sûr que ça va créer un vide parce que le besoin était là. Mais est-ce que Panier futé est le bon modèle? C’est une question qu’il faut se poser dans la communauté. D’autres initiatives pourraient être mises en place.
Bernard Gauvreau, président du conseil d’administration de la coopérative Panier futé
L’arrondissement de Montréal-Nord dit chercher des solutions pour maintenir malgré tout les Marchés du Nord cet été.
Lancés en 2015, ces kiosques maraîchers s’étaient multipliés dans les dernières années dans les parcs de l’arrondissement. Leur but est d’offrir des aliments frais et abordables, mais aussi de créer un sentiment de communauté dans l’arrondissement.