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Montréal-Nord

Le logement social au cœur de la campagne

Bousquet-Richard Simon - TC Media
Le logement a été au cœur du débat électoral organisé par Halte-femme de Montréal-Nord, vendredi dernier. La vingtaine d’électeurs présents a aussi questionné les candidats sur les enjeux liés à l’environnement, la santé, l’immigration et la langue française.

Rita De Santis, députée sortante et candidate du Parti libéral du Québec, Leila Mahiout du Parti québécois et Claude Généreux de Québec solidaire sont les trois candidats qui ont débattu de leur projet pour Bourassa-Sauvé. Les candidats Fabrizio Del Fabbro de la Coalition avenir Québec (CAQ) et Adam Aberra du Parti vert du Québec n’ont pas répondu à l’invitation lancée par l’organisme Halte-femme de Montréal-Nord.

Si l’évènement a permis à certains électeurs indécis de choisir leur candidat, d’autres ont affirmé ne pas encore avoir pris de décision.

« Ça m’a éclairé, mais je crois que je vais devoir dormir sur ce que j’ai entendu aujourd’hui avant de prendre une décision. Un débat comme celui-ci est plus utile qu’un débat des chefs à la télévision », a commenté la citoyenne Maria-Ange Morena.

La rencontre qui a duré deux heures a commencé par une période de présentation où Mme De Santis a parlé de Marie-Claire Kirkland-Casgrain, libérale et première députée québécoise, qui l’a inspirée dans sa carrière politique ainsi que de son amour pour la circonscription.

De son côté, Mme Mahiout a notamment raconté son histoire d’intégration en tant que femme immigrante qui la place en bonne position pour comprendre les nouveaux arrivants de Montréal-Nord et a expliqué les grandes lignes du programme péquiste.

Dès le début, les candidates se sont lancé quelques pointes sur le nombre d’emplois créés ou non par le gouvernement Marois. Arrivé en retard, le candidat de Québec solidaire a mis fin à la guerre de chiffres par une plaisanterie qui incitait ses adversaires à ne pas se comporter comme leurs chefs. Après avoir encensé les organismes du quartier, M. Généreux a surtout insisté sur sa connaissance de Montréal-Nord.

Le logement

Les enjeux liés au logement ont été mis de l’avant dès la première question, posée par Jacynthe Morneau. La représentante de plusieurs organismes, dont le Comité logement de Montréal-Nord, a demandé aux candidats comment ils comptaient augmenter le nombre de coopératives d’habitation de façon durable. Aucun des candidats n’a formulé de réponse précise sur ce type d’habitation.

M. Généreux a brisé la glace en expliquant que le modèle basé sur la responsabilisation des résidents permet souvent un meilleur entretien des bâtiments. Mme De Santis a donné une réponse semblable ajoutant qu’il est nécessaire d’assurer l’accompagnement des coopératives. Mme Mahiout a pour sa part signalé que le Parti québécois prévoit créer 7500 logements sociaux et communautaires à Montréal, dont 2500 seront réservés aux familles.

Une autre citoyenne a demandé si les partis s’engagent à réviser la façon de calculer les subventions au logement afin de favoriser les locataires.

Le candidat de Québec solidaire a expliqué que la meilleure solution est de réduire la pauvreté en fixant le salaire minimum à 13,37 $ de l’heure. Son parti veut aussi instaurer un revenu minimal garanti de 12 600 $ par année de façon à faire rouler l’économie. Mme De Santis a pour sa part dit qu’il fallait aller au-delà « des paroles » que propose chacun des partis et trouvé une façon globale de véritablement régler les problèmes de pauvreté.

Sur cet enjeu, Mme Mahiout a également mentionné que le Parti québécois favorise la rénovation des logements et améliorera la transparence du processus de fixation des prix des appartements locatifs.

En ce sens, M. Généreux a expliqué que Québec solidaire a un projet de loi dans ses cartons pour empêcher d’évincer les locataires pour construire des condos. Cette loi permettra de mettre en place un registre des baux qui permet aux citoyens de vérifier s’ils sont victimes d’une hausse excessive.

Quant à Mme Santis, elle a exposé que le Parti libéral s’est engagé à créer 3500 logements sociaux par années. Elle s’est toutefois engagée à s’assurer que l’enjeu demeure une préoccupation du gouvernement.

Immigration

Maria Ponce, une mère monoparentale nouvellement arrivée du Mexique, a demandé aux candidats s’ils prévoient améliorer l’accessibilité aux coopératives d’habitation pour les immigrants. La réfugiée a expliqué s’être fait refuser en raison de son statut de non-citoyenne canadienne et de son âge alors qu’elle tente de retourner aux études.

Faisant écho à ses collègues, M. Généreux a signalé que Québec solidaire veut créer 15 000 nouveaux logements abordables, en favorisant la construction de logements plus spacieux pour les familles. Mme Mahiout a admis ne pas être au fait de ces critères et elle a promis d’adresser la situation.

Environnement et santé

Une citoyenne a demandé si les partis s’engagent à réduire la présence de produit toxique dangereux dans les biens de consommation, dont les cosmétiques et les vêtements pour bébé.

Mme Mahiout a dit appuyer ce genre de mesure, tout comme Mme De Santis qui a soulevé l’enthousiasme en affirmant que les femmes ont le pouvoir de protester en boycottant les rouges à lèvres contenant des produits toxiques.

Au sujet de l’environnement, M. Généreux a expliqué qu’il faut commencer à transformer l’industrie québécoise en attirant des entreprises vertes, notamment dans le vieux quartier industriel de Montréal-Nord. Mme De Santis a toutefois signalé qu’il n’est pas si facile de transformer le parc industriel de Montréal-Nord. Elle a souligné l’importance d’élaborer un plan d’action à long terme pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, car elle ne croit pas que les objectifs de réduction pourront être atteints à temps. Mme Mahiout s’est dit du même avis, bien qu’elle croit que les objectifs peuvent encore être atteints.

Le français

Le citoyen Roger Trépanier a demandé aux candidats s’ils étaient en faveur à ce que les entreprises de 50 personnes et moins soient assujettis à la loi 101.

Même si elle a réitéré son attachement à la langue française, Mme De Santis a répondu qu’il ne fallait pas alourdir le fardeau bureaucratique des petites entreprises qui n’ont pas les ressources nécessaires pour y répondre. Il faut que la loi 101 soit renforcée parce qu’on a observé que la langue française s’est effritée, surtout à Montréal, a ajouté Mme Mahiout. Elle signale que certains immigrants francophones ont même de la difficulté à trouver du travail parce qu’ils ne parlent pas anglais. M. Généreux a abondé dans le même sens que la candidate péquiste, précisant qu’il ne faut toutefois pas multiplier les obstacles aux immigrants, faisant référence à certaines dispositions de la Charte des valeurs.

Discours électoral

L’association de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées de Montréal-Nord tiendra une rencontre avec les candidats, le 2 avril, à 8 h 30, au restaurant La Flamberge (5600, boulevard Henri-Bourassa).

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