Tereza Vithoulkas est la deuxième Québécoise la plus performante de sa catégorie dans sa discipline. Bien que la décision n’ait pas encore été annoncée officiellement, la jeune fille de 15 ans est passée à deux doigts de se classer dans l’équipe nationale de plongeon lors de sa deuxième participation aux Championnats canadiens.
L’adolescente représentera donc le Québec lors des compétitions nationales, mais elle estime que sa présence dans l’équipe nationale n’est qu’une question de temps.
« Avec plus de travail, j’ai de bonnes chances. Surtout qu’il y a plusieurs filles qui ont atteint l’âge limite. Donc, je crois que je vais être dans l’équipe l’année prochaine », affirme-t-elle.
La jeune athlète vise les Jeux olympiques de 2020, mais elle ne veut pas brûler d’étapes.
« Cette année, c’est l’équipe du Québec. L’année prochaine, ce sera celle du Canada. Et après on verra. Je crois que je ne peux pas espérer être aux olympiques en 2016. Je viens de commencer, j’ai besoin de plus que trois ans d’entraînement », confie l’athlète.
Devenir une plongeuse
Avant de faire le saut vers le plongeon, Tereza a fait de la gymnastique pendant trois ans. Ayant commencé à l’âge de 8 ans, elle n’avait aucun espoir de devenir une athlète de haut niveau puisque ce sport demande un entraînement rigoureux dès l’enfance.
Tereza estime tout de même que la gymnastique l’a aidée à performer dans sa nouvelle discipline.
« Il y a plusieurs plongeuses olympiques, comme Émilie Heymans, qui ont fait de la gymnastique avant. Ça m’a appris la discipline : à rester concentré sur le plongeon et à mettre immédiatement en application les corrections que demande mon entraîneur », explique-t-elle.
Au début, la jeune plongeuse admet avoir eu de la difficulté à se jeter des plus hauts tremplins.
« J’ai commencé avec de plus petits plongeons. Je me souviens que j’avais des papillons dans le ventre quand je devais sauter du trois mètres parce que j’avais peur. Je croyais que je ne pourrais jamais sauter du 10 mètres », se souvient-elle.
C’est pourtant à cette tour qu’elle performe le mieux, mais le chemin a été ardu pour s’y rendre. La jeune athlète plonge de 14 à 16 heures par semaine en plus des deux à quatre heures où elle travaille sa musculation, sa flexibilité et son équilibre.
« Il y a des jours où je ne veux plus plonger et que je veux tout abandonner. Ça fait partie de la vie d’un athlète de passer ce genre de journée, mais j’aime plonger » affirme Tereza qui assure avoir trouvé son sport de prédilection.
Les « flats »
Malgré son expérience, Tereza tombe souvent à plat dans l’eau.
« Je faisais beaucoup de “flats” au début et j’en fais encore beaucoup. Plus je fais de plongeons en hauteur et plus je fais de “flats”. Ça ne fait pas nécessairement plus mal, ça dépend de la façon dont on tombe », explique-t-elle.
Lorsqu’elle tombe sur le ventre, Tereza a l’impression de se faire couper le souffle. Lorsque c’est sur le dos, la douleur ressemble à un poignard qui la transperce. Chaque fois, c’est à l’orgueil qu’elle a le plus mal.
« Quand je fais un mauvais plongeon, je reste sous l’eau, juste le temps que les juges donnent leurs notes. Je ne veux pas les entendre. Ça fait aussi un peu moins mal de rester dans l’eau », admet-elle.
Tereza se souvient d’ailleurs de sa pire réception qui lui avait mérité les notes de 0,5-1. Lors de l’une de ses premières compétitions, elle avait tenté de faire un plongeon renversé, mais elle était arrivé en pleine face, le corps parallèlement à l’eau.
Le talon d’Achille de Tereza est la pression qu’elle vit lors des compétitions.
« Je fais de plus beaux sauts en entraînement, parce que pendant les compétitions, je voudrais tellement faire un saut parfait que je le manque », affirme-t-elle.
Lors de la dernière finale des Championnats canadiens, l’athlète qui a obtenu les résultats de 5,5-6; 5,5-6; et 7,5-8 à la tour de 10 mètres s’est d’ailleurs dite déçue de ses résultats.
« J’ai mal plongé, mais mon dernier saut était très beau. En préliminaire, j’avais bien plongé. Cela m’a aidée à me rendre en finale », raconte Tereza.
Elle s’est également classée au 10e rang au 3 mètres et au 15e rang au 1 mètre.