Au cours de la décennie de 1940, bon nombre d’immigrants italiens se sont installés à Montréal-Nord. Ils y ont trouvé des terrains à un prix abordable et un milieu de vie qui commençait peu à peu à s’épanouir. Ces nouveaux arrivants se sont adaptés et ils ont apporté leur loyale collaboration dans de nombreux secteurs d’activités.
Aujourd’hui, le Québec se réjouit de leur venue, car, par leur présence et leur courage, ils ont su, loin de leur belle Italie, s’intégrer et, en se regroupant, se réorganiser et s’assurer le pain quotidien.
La famille Delle Donne quittait en 1949 Caserta, près de Naples. Giacomo n’avait que 9 ans. C’était sûrement un petit gars rondelet, enjoué et rusé comme bien des jeunes. Nul ne pouvait douter qu’une certaine nostalgie de son petit coin d’Italie et des amis qu’il y avait laissés le hantait un peu. Giacomo me confiait justement qu’un ami très apprécié lui manquait, son cheval. Comment l’appelait-il ? Probablement “Stella Bianco”. Après son départ, parait-il, le cheval mordait celui qui voulait s’en approcher ou le monter. Vous devinez bien que Giacomo n’y était plus pour le gaver d’avoine… certainement imbibée de Grappa !
La famille établie à Saint-Michel vient, il y a près de 50 ans, habiter Montréal Nord. Jeune homme jovial et aspirant travailler avec le public, Giacomo décide de devenir barbier. Il s’en fait une véritable passion. Il entreprend donc des stages et, avec la fierté qu’on lui connaît, ouvre, en 1961, son propre salon, sur la rue Fleury, et, bien sûr, dans un local adjacent au bar que tenait son père. Il a 21 ans et c’est un jeune homme svelte. L’atmosphère qui y règne trahit sûrement une ambiance italienne qui, en certaines occasions, permet aux clients d’y savourer espresso, Grappa ou un petit rouge, le tout de sa propre confection. Les deux chaises qui, au début, meublaient le salon firent six petits et, comme l’explique Giacomo, il ne s’en fait plus de ces chaises qui permettaient tout un confort pour ceux qui désiraient s’y faire barbifier. Son épouse Gina trouvait le temps long à la maison. Ainsi inspirée par l’atmosphère qui y régnait, elle décide d’ouvrir un salon de coiffure pour femmes en s’appropriant évidemment du bar familial.
Cette passion qui l’anime, Giacomo aimerait la transmettre à des jeunes rêveraient de suivre ses traces.
Giacomo, en plus de s’occuper de son salon, participe à la vie du milieu. Le Comité d’embellissement de Montréal Nord ainsi que le conseil d’administration de la Caisse populaire Saint-Vital ont certainement profité de sa collaboration.
M. Delle Donne n’est pas un homme qui songe à la retraite. Après 53 ans, il souhaite poursuivre ainsi encore quelques années.