Une nature entreprenante
Transportons-nous d’abord au début du XXe siècle, avant même que l’idée des Marchands en Quincaillerie ltée se dessine. Le 23 avril 1912, Octave Bélanger et son épouse Germaine échangent le magasin général pour une quincaillerie située au 2421, Lafontaine. En 1916, leur fils Eugène (1896-1976) reprend les rênes de l’entreprise familiale, sous la raison sociale, Ferronnerie Eugène Bélanger ltée. Un seul magasin. De nature entreprenante, durant la crise des années 30, Eugène Bélanger achète des quincailleries en difficulté. Il se porte souvent acquéreur de commerces au bord de faillite, dans le but de revendre les stocks avec profit. Il les administre et les rentabilise.
En 1933, il en trouve dans Rosemont, quartier alors en pleine croissance. Voyant le potentiel de l’emplacement, il décide d’en tirer profit. Au fil des ans, tous les magasins sont vendus, sauf celui situé au 2918, de la rue Masson. C’est la naissance de la quincaillerie actuelle. Dès 1939, il participe à la création du premier regroupement de quincailleries au Québec et devient, par le fait même, l’un des premiers membres acheteurs du groupe Rona.
Deux incendies ravagent ce commerce. Le premier, en 1956, endommage considérablement la marchandise et les immeubles. Tout en gardant le commerce ouvert au public, Eugène Bélanger agrandit sa surface de vente. La quincaillerie devient l’un des plus grands commerces de la rue Masson et l’une des quincailleries les plus complètes dans la région de Montréal. La prospérité est au rendez-vous grâce à la fidélité de la clientèle et l’ajout d’une nouvelle division : Bélanger Sport (1956-1981).
Claude, fils d’Eugène, vient travailler à temps plein avec son père, à compter de 1952. Pour lui, c’est une passion! Dès 1960, alors que Claude n’a que 25 ans, Eugène lui cède la direction du magasin. Ses priorités : publicité, service à la clientèle et bien-être de ses employés. Son passe-temps : concevoir des circulaires, déjà distribuées à plus de 200 000 exemplaires!
Une position prédominante dans le quartier
Le second incendie, le 6 décembre 1979, rase la bâtisse. La perte est totale! Claude, qui s’y rendait, ne se doutait de rien. À cette époque, une bataille industrielle fait rage dans le quartier entre les marchands locaux et les propriétaires d’un site à proximité. Claude est très impliqué dans cette lutte et fait pression. Il ne veut pas reconstruire son commerce avant d’avoir la certitude qu’il n’y aura pas de locaux commerciaux là-bas. Victoire! Les commerçants de la rue Masson ont maintenant le champ libre. Grâce à son acharnement, Claude Bélanger, fils d’Eugène et directeur de l’entreprise depuis 1965, décide de reprendre sa position prédominante dans le quartier. Secondé par son épouse Monique, il reconstruit une quincaillerie de 10 000 pieds carrés qui ouvre ses portes le 11 novembre 1981 à cette même adresse. Il lui donne le nom de Quincaillerie C. Bélanger ltée.
En 1987, il fait l’acquisition de Serrurier Breton enr. Ce commerce jouissant d’une grande notoriété dans le quartier permet à la quincaillerie de se démarquer en offrant des services spécialisés dans le domaine de la serrurerie. Le 19 novembre 2009, Quincaillerie C. Bélanger Ltée vend son service de serrurerie Serrurier Breton enr. à l’un des plus importants serruriers de l’île de Montréal, soit Serruriers Amherst Inc. Puis, en 1989, Dominique, fils de Claude, entend l’appel de l’entreprise familiale et se joint enfin à l’équipe. Il en devient directeur à son tour, en 1996.
En 1995, la Quincaillerie C. Bélanger ltée fait l’acquisition d’une deuxième quincaillerie Rona, à Ville d’Anjou. Située près du parc industriel de Ville d’Anjou, elle permet la croissance rapide de la division Industrium. C’est le 1er avril 1998 que cette succursale déménage dans des locaux plus vastes et plus modernes, au 9215, rue Sherbrooke Est. Ce commerce est fermé le 17 mai 2003, suite à la reprise de l’édifice par le propriétaire.
Une passion transmise de père en fils
En 1996, Claude Bélanger transmet la direction de l’entreprise à son fils, Dominique. À sa nomination, plusieurs grands défis passionnants l’attendent : offrir un service personnalisé, apprécié et recherché, comparable à celui de la quincaillerie d’autrefois ; s’imposer à titre de spécialiste du quartier en peinture ; innover dans la vente de produits nécessaires à l’entretien de la maison et de son environnement, développer la division commerciale de l’entreprise (Rona ProService).
Claude se retire lentement des affaires et prend sa retraite en 2003. Il aura vécu 58 ans de passion…
Un tel succès revient à tous les membres du personnel qui ont participé au développement de l’entreprise, encadrés par les membres de quatre générations de la famille. Aujourd’hui, Dominique Bélanger poursuit l’œuvre de son père Claude, de son grand-père Eugène et de son arrière-grand-père Octave. Ce n’est pas rien!