Lorsqu’il est question de Facebook et de Twitter, Gilles Deguire, Rita de Santis, Emmanuel Dubourg et Marie Montpetit adoptent une attitude très différente quant à la façon de gérer leurs comptes de médias sociaux.
Pour le maire de Montréal-Nord,, la parcimonie est de mise. Il n’est certainement pas l’élu le plus actif sur les médias sociaux. D’abord, après vérification auprès du principal concerné et des membres de son équipe, il n’a aucun compte Twitter. Bien qu’il utilise Facebook à l’occasion, c’est plutôt une corvée pour lui.
«J’ai des rages à l’occasion, mais sinon, j’aime bien être dans ma zone. Avoir ma tranquillité», dit-il.
Il reconnaît toutefois qu’il s’agit d’un outil de travail qui peut s’avérer fort utile pour un maire, ne serait-ce que pour faire de la promotion de ce qui se passe sur son territoire.
«J’essaie de faire attention. Je comprends mon rôle en tant qu’élu. Certains viennent parfois me chercher, mais je tente de ne pas répliquer», indique le maire Deguire.
Il trouve aussi Facebook utile pour garder un certain contact avec des gens qu’il n’a pas vus depuis quelques années.
Emmanuel Dubourg, le plus actif
Le député fédéral de Bourassa, Emmanuel Dubourg, est un grand utilisateur des médias sociaux. Sur Facebook, il approche le nombre limite de 5000 amis, mais précise qu’il est possible de s’abonner à une autre page, qu’il a créée depuis qu’il a fait le saut du provincial au fédéral.
Sur Facebook, M. Dubourg va surtout publier des photos et des commentaires à propos d’événements auxquels il participe, que ce soit dans sa circonscription ou à Ottawa, pour «mettre en valeur les individus et les organismes».
M. Dubourg, qui dit gérer 98 % du contenu publié sur sa page, va même jusqu’à répondre aux citoyens qui posent des questions et à cliquer «J’aime» sur certains commentaires. «C’est important de répondre, pour maintenir le contact», dit-il.
Le député fédéral ne craint pas les dérapages potentiels. «L’objectif de mes messages est très clair. Il n’y a donc rien à craindre, mais je fais quand même attention et je me relis avant de publier.»
Sur Twitter, où il est aussi présent, M. Dubourg dit avoir dû bloquer certaines personnes qui écrivaient «des choses inappropriées.»
«Je n’ai pas de temps à perdre avec quelqu’un qui est seulement négatif», tranche M. Dubourg.
«Un outil supplémentaire»
Pour les députées provinciales de Bourassa-Sauvé et de Crémazie, Rita de Santis et Marie Montpetit, les médias sociaux sont des outils utiles sur le plan politique.
«C’est un outil pour montrer que je suis présente et que j’ai de l’intérêt pour ce qui se passe dans ma circonscription. Je peux aussi passer un message politique», dit Mme de Santis.
Lorsque Mme de Santis est débordée, ce sont des gens de son équipe qui se chargent des publications.
Elle dit toutefois devoir se montrer vigilante, puisque, de temps à autre, certains internautes publient du contenu pornographique sur son mur, accessible à tout le monde.
«C’est arrivé à quelques reprises, mais chaque fois, j’ai pu réagir très rapidement», assure-t-elle.
Pour Marie Montpetit, députée de Crémazie, Facebook et Twitter sont pour elle une fenêtre sur le travail des élus c’est également un moyen de les interpeller directement.
Sur le plan politique Mme Montpetit est convaincue que tout le monde, tant l’élu que le citoyen, a à gagner de l’utilisation des médias sociaux. «Ça diminue le cynisme général envers les élus puisque les citoyens peuvent davantage voir tout le travail que nous faisons au quotidien», note-t-elle.
Pour elle les médias sociaux permettent une plus grande visibilité.
«Ils sont des outils supplémentaires mis à notre disposition qui n’enlèvent rien aux autres canaux de communication habituels.»
Sa vie privée à une place congrue dans ses publications. «Je m’en tiens généralement aux informations qui ont un lien avec mon rôle de députée.» Si tous les commentaires sont les bienvenus, cela doit être fait dans le respect.
-Avec la collaboration d’Amine Esseghir