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Médias sociaux: les élus de Montréal recalés

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Seulement 25% des élus montréalais font un usage adéquat des réseaux sociaux, selon une analyse de leurs comptes faite par TC Media.

L’usage des médias sociaux est une arme à double tranchant. Si le politicien 2.0 peut interagir rapidement et facilement avec ses concitoyens sur ces plateformes, sa présence sur Twitter et Facebook comporte néanmoins certains risques.

L’analyste politique Anaïs Jalbert, s’est penchée sur la question dans le cadre d’une étude intitulée L’usage des médias sociaux en politique au Québec (PDF) publiée en 2014. Selon elle, les politiciens doivent faire preuve de sincérité, d’ouverture et de constance s’ils décident de s’aventurer sur les réseaux sociaux.

À Montréal, 75% des 65 maires d’arrondissement et députés évalués par TC Média ont échoué le test et ne répondent pas à ces trois critères. Les élus municipaux s’en tirent le mieux, alors que les députés provinciaux montréalais sont les moins performants sur la base de ces critères.

Pour arriver à ce résultat, TC Media a analysé les comptes Twitter et Facebook des maires et des députés fédéraux et provinciaux de leurs secteurs respectifs selon une demi-douzaine de critères dont le ton, la fréquence de publication et l’existence d’interaction avec les citoyens.

«Un tel taux n’est pas forcément surprenant. C’est symptomatique d’une génération de politiciens qui étaient déjà là avant les réseaux sociaux et qui n’ont pas forcément compris leur potentiel ou qui les ont adoptés sur le tard», croit l’analyste qui précise que la pratique des réseaux sociaux doit demeurer complémentaire avec la rencontre des concitoyens sur le terrain.

Dans son analyse, Mme Jalbert a aussi interrogé plusieurs spécialistes des médias sociaux. Selon eux, le meilleur moment pour publier est juste avant midi et en début de soirée, avec quelques subtilités (17h pour Twitter et 19h-20h pour Facebook).

Une stratégie que ne suit étrangement pas le maire Denis Coderre qui envoie 30% de ses tweets entre 20h et 23h, selon les données compilées par Radio-Canada dans le cadre d’un reportage sur les habitudes de @DenisCoderre.

Le fait que les matchs du Canadien aient lieu en soirée n’est probablement pas étranger à cette statistique. En effet, le mot clic le plus utilisé par le maire sur Twitter est #HabsDc qu’il utilise 10 fois plus fréquemment que #polmtl, le mot clic regroupant les sujets de politique municipale.

Anaïs Jalbert«Là aussi ce n’est pas surprenant», note l’analyste. «M. Coderre a déjà une réputation politique bien établie, il peut se permettre cette utilisation de Twitter sans que cela ne nuise à sa réputation. Ça lui permet en outre d’aller chercher une nouvelle clientèle qui pourra ensuite s’intéresser aux autres sujets qu’il aborde sur les réseaux sociaux», conclut-elle.

Dans son essai, Mme Jalbert souligne d’ailleurs l’importance pour les politiciens de se faire connaître différemment via la Toile. Une habitude que ne semblent pas avoir prise les élus montréalais, quel que soit leur palier de gouvernement.

En effet, selon l’analyse de TC Média, à peine 23% des élus montréalais adoptent un ton décontracté sur leur compte Facebook, le média social le plus adapté pour des relations de proximité avec leurs concitoyens.

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