Un policier de Montréal a été suspendu sans salaire pour cinq jours par le Comité de déontologie policière pour avoir menacé et intimidé un motocycliste qu’il venait d’intercepter.
Éric Locas a «abusé de son autorité» lors d’une intervention auprès de Giuliano Odorisio, le 23 juin 2013.
Vers 11h45, l’agent était seul dans sa voiture immobilisée sur le boulevard Pie-IX, près de la rue d’Amos, à Montréal-Nord. «Il entend un bruit fort [provenant] d’une moto qui s’approche de sa voiture. Selon son expertise, il s’agit d’un tuyau d’échappement non-conforme à la réglementation», peut-on lire dans la décision du Comité.
L’agent Locas décide d’intercepter le motocycliste. Pendant qu’il vérifie l’engin, le motocycliste demande au policier de ne pas toucher la moto, une Harley Davidson Softail 2005.
«L’agent Locas réagit alors de façon démesurée. Il perd le contrôle. Il donne plusieurs coups de poing sur le siège et sort sa bonbonne de poivre de Cayenne en disant à M. Odorisio, essentiellement, que le poivre dans les dents fait mal», ajoute-t-on dans le document.
Une décision rendue sur le fond, en janvier, a conclu que les «gestes et les propos du policier à l’endroit de M. Odorisio constituaient des menaces et de l’intimidation.»
Argumentation
La procureure du Commissaire à la déontologie a proposé une suspension sans traitement de cinq jours ouvrables, considérant la «gravité de l’inconduite», ainsi qu’un antécédent déontologique du policier.
En effet, l’agent Locas avait déjà été suspendu pour un événement survenu en 2010. Il avait été sanctionné «pour avoir manqué de respect à l’endroit de la plaignante, soit en lui disant « Ferme ta gueule et donne-moi tes papiers »».
L’avocat du policier a demandé que le policier soit suspendu seulement pour un ou deux jours sans traitement. À son avis, le comité ne devait pas tenir compte de l’antécédent de M. Locas parce que la décision, dans le dossier datant de 2010, a été rendue en 2014, soit après l’intervention de juin 2013, auprès de M. Odorisio.
Le Comité s’est finalement rangé du côté des arguments de la procureure de la Commission et a imposé une suspension de cinq jours de huit heures, sans traitement.