Ouest-de-l’Île

Jim Beis s’en prend aux politiques «racistes» de la CAQ

Le maire d'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, Jim Beis

Le maire de Pierrefonds-Roxboro, Dimitrios (Jim) Beis, dénonce les intentions de la Coalition avenir Québec d’interdire le port de signes religieux dans la fonction publique. Il a fait une sortie en règle sur Facebook contre le gouvernement nouvellement élu, jugeant ses «politiques perçues comme racistes».

«En tant qu’élu d’un arrondissement culturellement diversifié et père de deux jeunes filles, je ne peux rester silencieux. En tant que fier Canadien d’origine grecque, je souhaite exprimer mon opposition incontestable face au plan de la CAQ», a-t-il écrit.

M. Beis avance que la CAQ instrumentaliserait la laïcité comme un cheval de Troie pour la mise en œuvre de politiques d’exclusion et de division.

«Aucun Québécois ne devrait avoir à choisir entre sa carrière et sa foi. En aucun cas, l’État devrait dicter comment un homme ou une femme devrait s’habiller et d’aucune manière, la tenue vestimentaire détermine la capacité de chacun à effectuer leur travail correctement», fait-il valoir.

Le maire dit vouloir s’engager à travailler sur des politiques visant à créer des ponts entre les différentes communautés et qui visent à éliminer toutes peurs de l’autre.

«Luttons contre l’ignorance par l’éducation et travaillons ensemble à la construction d’une société plus harmonieuse et inclusive pour les générations futures. Concentrons-nous sur la résolution de problèmes réels, tels que, l’amélioration de nos services de santé et l’éducation publique dans l’intérêt de tous», souligne M. Beis.

Débat
Ayant généré quelque 130 commentaires, la publication de Jim Beis a fait l’objet d’un intense débat entre partisans et adversaires des politiques de la CAQ en matière de laïcité dans la fonction publique.

Titulaire de la Chaire en gestion de la diversité culturelle et religieuse à l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal, Solange Lefebvre juge que la sortie du maire représente une manière somme toute fréquente de poser cet enjeu dans un contexte nord-américain.

«Certains experts pensent la même chose. Ça s’appuie sur une littérature universitaire post-colonialiste. Il y a une expertise très élaborée, qui estime que ce type de débat peut prendre des contours racistes. L’accusation de racisme est forte, mais de dire que ceux qui portent des symboles religieux sont inaptes à occuper certaines fonctions, ça aussi c’est fort», soutient-elle.

Rappelons que la CAQ voudrait proscrire le port de signes religieux pour les juges, les procureurs et les agents de la paix, mais aussi pour les enseignants.

Aucun représentant de la CAQ n’était disponible pour répondre à nos questions malgré la sortie de Geneviève Guilbault, nommée vice-première ministre.

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