Diminution importante de la clientèle, difficultés d’approvisionnement, coûts additionnels pour réaliser des aménagements sanitaires, les crémeries de l’Ouest-de-l’Île vivent, comme beaucoup d’autres commerces, une période incertaine en raison de la pandémie.
La crémerie Au bout de l’isle de Sainte-Anne-de-Bellevue a rouvert ses portes le 8 mai. La propriétaire, Lidia Eanez, s’attend à ce que la crise de coronavirus ait un impact «énorme» sur tous les commerces de Sainte-Anne-de-Bellevue.
«On est une ville touristique. Il y a beaucoup de monde quand les écluses sont ouvertes. Maintenant, elles sont fermées et la promenade au bord de l’eau aussi. Ça se peut qu’on n’ait pas de tourisme. C’est une belle place pour marcher, mais je ne suis pas sûre que ça sera un bon été pour les crémeries», indique-t-elle.
Twist et Crème
En temps normal, le bar laitier Twist et Crème du boulevard Gouin, à Pierrefonds, ouvre ses portes au mois de mars. La crise sanitaire a fait en sorte que le propriétaire, Ahmad Danab, n’a recommencé ses opérations que ce mois-ci. Il a vu sa clientèle baisser de façon très importante.
«Il y a certains clients qui viennent encore, mais ce n’est même pas 10% de ce qu’on avait avant, précise-t-il. On est vraiment perdu là-dedans, on n’est pas sûr de ce qui va se passer».
M. Danab doit également faire face à des problèmes d’approvisionnement. «Les fournisseurs ont moins d’affaires, ils te disent que ça va aller à la semaine prochaine ou l’autre semaine d’après. Il y a certaines choses qu’on n’est pas capable de se procurer à Montréal ou même à Laval. Comme on n’est pas une franchise d’une grande chaîne, c’est vraiment dur», soutient-il.
Wild Willy’s
Situé dans le Village de Pointe-Claire, le bar laitier Wild Willy’s a rouvert ses portes à la fin février, pour la semaine de relâche. Mais le propriétaire, Marc-André Forcier, a décidé de fermer temporairement son commerce après l’éclosion de COVID-19, en mars.
La crémerie s’est plutôt tournée vers la vente en ligne et la livraison à domicile. «On a changé notre fusil d’épaule et on a mis des litres de crème glacée de disponibles à la livraison. Ça a pris son envol. La première journée, on a eu une quinzaine de commandes, puis c’est rapidement passé au-dessus de 100 commandes par jour», raconte-t-il.
Pour suffire à la demande, le bar laitier de l’avenue Cartier a dû louer un troisième véhicule pour ses livraisons.
En raison de son succès, M. Forcier avance que son chiffre d’affaires pour les mois de mars et avril a augmenté par rapport à l’an dernier. Par contre, en raison de l’augmentation des coûts liés à la livraison, les profits nets ont diminué.
Le commerce a rouvert ses portes le 8 mai. Des aménagements y ont été réalisés, notamment le retrait des tables pour clients, mais aussi l’ajout d’une troisième caisse.