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Des alternatives pour survivre

Des mesures sanitaires ont été mises en place afin d’éviter la contamination à la COVID-19 à la ferme Les Jardins Carya. Les employés doivent notamment porter des masques. Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

La fermeture des restaurants et des marchés publics a fait mal aux producteurs agricoles de l’Ouest-de-l’Île. En attendant le déconfinement, plusieurs d’entre eux cherchent activement des débouchés alternatifs.

Avant l’éclosion de la COVID-19, la ferme Les Jardins Carya, à Senneville, livrait ses produits à quatre marchés publics, notamment celui de Sainte-Anne-de-Bellevue. La ferme vendait également en vrac aux restaurants, ce qui représentait environ 80% de leurs revenus.

«On a commencé depuis le mois de mars à réimplanter notre mise en marché», indique le copropriétaire, Ramzy Kassouf.

Depuis, la ferme offre chaque semaine des paniers contenant ses légumes, mais aussi des produits du terroir provenant d’autres exploitations agricoles. La clientèle semble être au rendez-vous puisque de 100 à 120 paniers sont distribués de façon hebdomadaire.

«On livre à domicile et les gens peuvent venir chercher à la ferme le samedi. On obtient pas mal de demandes, c’est une grande surprise. La réaction de la communauté de l’Ouest-de-l’Île et partout à Montréal est en train de nous soutenir à un niveau jamais vu», indique M. Kassouf.

Spécialistes des légumes pour salades, les Jardins Carya produisent notamment betteraves, Roquette, épinards, kale et ail.

La ferme, qui compte une quinzaine d’employés, s’est inscrite au répertoire du Panier bleu qui sert à promouvoir l’achat local. «Ça nous aide. Ça nous amène des clients. On est fier d’être membre», soutient M. Kassouf.

Ferme de l’Île

En début d’année Konstantinos Hirtle-Kattou avait décidé de diminuer cette année sa production de plus d’une trentaine de variétés de légumes à seulement une dizaine. La Ferme de l’Île, qui comptait cinq employés, n’en a plus qu’un seul.

«Ça s’est avéré une bonne décision en raison de la pandémie, rigole-t-il. La main-d’œuvre¸ c’est mon coût le plus important. Ça représente un quart à la moitié de mes dépenses. J’ai décidé que, si je pouvais diminuer la main-d’œuvre, je pourrais faire plus de profits.»

Il peut profiter de l’aide de sa famille pour l’exploitation de sa ferme à Senneville.

En temps normal, M. Hirtle-Kattou livrait ses légumes principalement aux restaurants haut de gamme de Montréal et aux marchés publics. «Tout ce qui ne pourra pas aller vers les marchés sera distribué par d’autres fermiers. Si les choses retournent à la normale, je vais recommencer à revendre aux restaurants. Déjà certains d’entre eux livrent. Ils recommencent à commander de petites quantités. Mais pas assez pour que je fasse la livraison», dit-il.

Opérant pour une quatrième année, la Ferme de l’Île produit cette année patates, rhubarbe, ail, concombres, artichaut, okra, choux de Bruxelles, choux chinois, haricots jaunes et verts, melon d’eau, cantaloups et courges d’hiver.

Domaine Souffle de vie

Ayant commencé la plantation de son raisin en 2013, le vigneron sennevillais Domaine Souffle de vie espère pouvoir obtenir son permis de vente d’alcool vers la fin de l’année. Le propriétaire Phillipe Druelle, qui cultivait déjà les asperges, a décidé de diversifier sa production.

Il entend aussi consacrer trois quarts d’hectare à la production d’ail, de miel et de raisin de table. La pandémie de COVID-19 ne l’inquiète pas du tout.

«Pour nous, c’est une activité secondaire. Comme nous n’avons pas encore commencé à vendre, je ne suis pas dans la même situation que les gens qui avaient déjà des clients et qui ne peuvent plus livrer. On veut vendre par panier sur place, les samedis. On souhaite que les gens de notre village puissent en profiter», précise M. Druelle.

Le Domaine Souffle de vie est le seul vigneron sur l’Île de Montréal.

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