La Ville de Pointe-Claire demande au ministère des Transports du Québec (MTQ) qu’elle rende plus sécuritaire le viaduc du boulevard Saint-Jean de l’autoroute 40.
Alors que le MTQ est en train de ficeler l’avant-projet de la reconstruction du viaduc, le maire John Belvedere saisit la balle au bond afin d’exiger que la nouvelle infrastructure soit mieux adaptée aux cyclistes, aux piétons et aux personnes à mobilité réduite.
«Le viaduc est vraiment fini, même que ce n’est pas vraiment sécuritaire pour les piétons en ce moment, averti le maire. C’est un des secteurs où il y a le plus de trafic de voitures, de piétons et de cyclistes pour aller au centre commercial Fairview et bientôt pour aller à la nouvelle station du REM. Pour le moment, il n’y a aucune traverse de la 40 qui soit sécuritaire.»
Pour pallier la situation, le maire croit que le MTQ devrait s’inspirer des travaux réalisés à l’intersection des autoroutes 40 et 13, où en plus de reconstruire le viaduc existant, une nouvelle infrastructure précisément vouée aux piétons et aux cyclistes a été aménagée juste à côté.
«Ils vont faire des travaux sur le viaduc, nous on dit: « c’est le temps ». Ça fait des années et des années qu’on attend. Il faut qu’on le fasse comme il faut et qu’on pense à toutes les solutions possibles.» -John Belvedere
Si le ministère décide de simplement élargir le pont existant, M. Belvedere craint qu’il n’y ait pas assez d’espace pour inclure des trottoirs élargis ainsi que des pistes cyclables.
D’autant plus que le maire redoute que les personnes à mobilité réduite ne soient pas prises en compte dans le projet, alors que près de 35% de la population de Pointe-Claire est du troisième âge.
«Dans tous les paliers de gouvernement, quand on fait quelque chose aujourd’hui, il faut qu’on prenne en compte les personnes à mobilité», martèle-t-il.
Trafic
L’arrivée du REM au printemps 2024 pourrait amener plus de circulation dans ce secteur s’inquiète le maire, alors qu’on estime que déjà 35 000 à 40 000 voitures circulent quotidiennement sur le pont d’étagement.
Pour réduire le trafic, l’administration Belvedere croit qu’il faut dès maintenant aménager l’endroit pour que le futur REM soit facilement accessible.
«Si tu veux que le REM fonctionne bien, il faut que le monde soit capable de s’y rendre», projette-t-il.
Pour y accéder, le maire ne croit pas que plus de voitures soient la solution alors que le secteur est déjà affligé par une congestion importante à l’heure de pointe.
«[L’arrivée du REM ], c’est un couteau à double tranchant. Si le monde est capable d’y aller par autobus, par bicyclette ou par la marche, c’est censé réduire le nombre de voitures, pense-t-il. Il faut que ce soit accessible. Au commencement, ça ne changera peut-être pas grand-chose, mais ça va devenir un style de vie après plusieurs années.»
Selon lui, mal desservir le secteur en moyen de transport durable n’est pas en phase avec l’objectif visé par le REM.
«Si tu construis un système de transport en commun électrique, c’est parce que tu veux un système vert. Si tout le monde devait se rendre au REM en char, ce ne serait pas la meilleure option», assure-t-il.
Depuis plus d’un an, la Ville de Pointe-Claire multiplie les lettres et les appels téléphoniques pour faire pression auprès du ministre des Transports, François Bonnardel.
Les travaux du viaduc du boulevard Saint-Jean qui traverse l’autoroute 40 sont prévus en 2023.