Ouest-de-l’Île

Ouest-de-L’île: histoire de la nature face à l’étalement urbain

Le statut de paysage humanisé de L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève vient d’être approuvé par le ministère de l’Environnement.

Maylis Casse et Mohammed Aziz Mestiri

Que ce soit les parcs présents dans les arrondissements ou les espaces verts caractéristiques de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, l’Ouest-de-l’Île offre de nombreux espaces où les citoyens peuvent aller se ressourcer.

Un avantage particulièrement apprécié par les habitants: «j’adore ça, on a l’impression d’avoir beaucoup d’espace et de respirer», raconte la directrice générale du Centre des Femmes de l’Ouest-de-l’Île et résidente de Pointe-Claire, Sarah Ford. L’environnement est important à Pointe-Claire, «on a ce super endroit qui s’appelle le parc naturel Terra-Cotta où il y a une forêt, on peut faire de l’exercice ou faire une marche», continue-t-elle. Plusieurs Pointe-Clairais expriment se sentir chanceux de vivre à proximité du Lac Saint-Louis.

Pointe-Claire est aussi une ville chargée d’histoire. On y trouve des cottages saisonniers, construits au 19siècle, pour répondre à l’arrivée massive de vacanciers l’été. Ils deviendront par la suite des résidences permanentes. Aimant peaufiner sa culture générale de l’Histoire, Isabelle Dallaire relate l’origine de l’appellation Pointe-Claire, nommée pour sa pointe de terre dans le Lac Saint-Louis. Elle est aussi observatrice de l’architecture des vieilles maisons et rues, qui confèrent un charme unique au village de Pointe-Claire.

Susan Weaver habite le secteur des anciens combattants. Il a été créé par le gouvernement fédéral afin de permettre aux vétérans de la Seconde Guerre mondiale d’acheter des lots de terre avec des maisons. C’est Mme Weaver qui a soumis la fiche descriptive de ce lieu à l’organisme Héritage Montréal, défendant aussi la nécessité de préserver cet endroit des démolitions.

Nouvelles infrastructures

La construction de bâtiments immobiliers modernes donne un nouveau visage à l’Ouest-de-l’Île, soulevant inquiétudes et critiques. Le plongeur Nathan Zsombor Murray mentionne l’usage par son père du terme McMansions, pour critiquer la construction de grands logements produits en série. «Les choses changent, on peut voir les maisons changer, les gens faire des travaux. Les cottages sont encore là et j’espère qu’ils le resteront», explique Sarah Ford. Cette dernière en est persuadée: «avoir accès à des espaces verts et un espace propre aide à rendre la vie des citoyens meilleure.»

La Pointe-Clairaise Nathalie Le Conte avance que dans l’Ouest, les habitants ont l’impression qu’un «centre-ville de l’Ouest-de-l’Île» est en train de se créer. Elle mentionne par ailleurs le rôle de l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM), un projet qu’elle trouve important, mais qui n’est pas sans risque de dénaturer l’Ouest-de-l’Île, selon elle. «Plusieurs d’entre nous ont quitté le centre de Montréal, car on recherchait autre chose», relate-t-elle.

À Pierrefonds, Félix Lavoie, étudiant, aime profiter des parcs présents dans son arrondissement, «entre autres le parc du Bois-de-liesse et le parc nature du Cap Saint-Jacques.» Au cours des années, il a vu son quartier changer, car il s’est développé beaucoup d’habitations en raison du nombre grandissant de résidents.

Un arrondissement semble encore à l’abri de ces changements: L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève. «L’équilibre d’être assez prêt d’un centre-ville, mais garder la sérénité des forêts et des parcs est génial», assure Joshua Maheu. Le territoire a obtenu son statut de paysage humanisé au début du mois de juin 2021. De quoi protéger le caractère champêtre de L’Île-Bizard, les espaces verts, la biodiversité et les terres agricoles.

Les lieux sont aussi le théâtre de souvenirs. La galerie d’art de Stewart Hall occupe une importante place dans la vie de la Pointe-Clairaise Isabelle Dallaire. Elle y a appris la poterie, mais elle a aussi célébré son mariage ici. Le passionné de cuisine Randy Gibara se souvient d’un coucher du soleil dans un coin secret au parc-nature de l’Anse-à l’Orme, qu’il a regardé avec son père défunt.

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