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Joshua Maheu, réalisateur de Pointe-Claire

Joshua Maheu sur le tournage de L’Arpège, dirige son actrice. Photo: Gracieuseté - Joshua Maheu

Dans un court-métrage intitulé L’Arpège, sorti en 2019, Joshua Maheu aborde le thème de la surdité avec poésie.

«J’ai vraiment cette passion pour le cinéma depuis toujours. Je ne me souviens pas d’un moment de ma vie où je n’aimais pas raconter des histoires», assure Joshua Maheu.

À 25 ans, ce réalisateur originaire de Pointe-Claire rencontre un succès palpable grâce à un projet scolaire, L’Arpège. Il y raconte l’histoire d’une pianiste d’opéra qui perd graduellement son audition. Elle sombre dans une exclusion sociale, jusqu’à sa rencontre avec sa voisine qui lui amène une nouvelle perception de la vie.

Un thème qui lui tient beaucoup à cœur depuis ses 14 ans, après un déménagement à L’Île-Bizard. Il a commencé à travailler dans un camp de jour pour jeunes avec des handicaps, dont des personnes sourdes ou malentendantes.

«J’ai été très inspiré quand j’ai constaté à quel point ils étaient justes, ils vibraient, ils ont ce pouvoir de communiquer d’une façon non verbale avec des regards, des émotions…», raconte le metteur en scène. Au même moment, sa meilleure amie est en train de perdre l’ouïe: «Je voyais son traumatisme. Je me suis dit que c’est quelque chose qu’on ne représente pas assez à l’écran et qu’il fallait que je le fasse.»

Joshua Maheu intègre ensuite la Vancouver Film School. C’est là-bas que, pour un projet scolaire, il aura l’occasion de réaliser ce court-métrage aux accents rétro.

«J’adore parler des communautés dont on ne parle pas beaucoup. J’aime montrer leur réalité. Que ce soit le bien ou le mal, tant que ce sont des expériences qui viennent du cœur.» Joshua Maheu

«À chaque fois que je parle de mon film, je dis que c’est le Fabuleux destin d’Amélie Poulin qui rencontre The Shape of Water. Ce sont deux films qui m’ont poussé à aborder le sujet et inspiré pour sur le plan esthétique», explique le cinéaste.

Par contrainte de temps et de budget, Joshua Maheu n’a pas pu faire appel à des actrices sourdes ou malentendantes. Mais par souci d’authenticité, et de respect, Marie Duprez et Natasha Quirke, les deux comédiennes du film, se sont fait guider par un coach lui-même sourd.

Film à succès

Deux ans après sa sortie, L’Arpège rencontre encore un grand succès.

Le film remporte plusieurs récompenses dans des festivals internationaux, notamment ceux du Meilleur court-métrage étudiant et Meilleur film sur les femmes au festival international Uruvatti, en Inde. «Je ne m’attendais pas à un tel succès. Dans ma tête, j’ai fait ça parce que c’est un sujet qui me passionne et me motive. C’était un devoir social», confie Joshua Maheu.

L’Arpège a également reçu en 2020 la récompense de la Meilleure bande sonore au Reale film festival, en Italie. Le cinéaste s’est servi des compositions de Jean-Michel Blais, un pianiste ayant remporté le prix d’honneur du jury au Festival de Cannes pour le film Matthias & Maxime de Xavier Dolan.

«J’ai vraiment eu beaucoup de chance: je l’ai contacté sur Instagram en lui envoyant un résumé de mon projet et en lui demandant si je pouvais me servir de sa musique et il a de suite embarqué.» Pour Joshua, il ne fait aucun doute: «c’est la musique qui vend le film.»

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