Le maire de Pointe-Claire défend la position de la municipalité dans le litige qui l’oppose à des promoteurs immobiliers. Dans un communiqué, Tim Thomas justifie le gel de développement résidentiel par sa volonté de favoriser un «aménagement respectueux et durable [du] territoire».
«Nous comprenons l’impatience de certains promoteurs, mais cette course au développement ne doit pas donner lieu à un déclin de notre qualité de vie et de notre environnement ni créer des embouteillages sur nos grandes artères (et les voies résidentielles qui y aboutissent) où nous connaissons déjà des problèmes de fluidité de la circulation», indique M. Thomas, dans le communiqué.
L’administration de Pointe-Claire soutient que Cadillac Fairview, un de promoteurs qui poursuit la municipalité, n’avait pas déposé de plans officiels de son projet de développement, avant que les élus pointe-clairais ne prennent la décision d’implanter la mesure de contrôle intérimaire.
Elle ajoute que sa mesure est légale et que d’autres villes, comme Sainte-Anne-de-Bellevue, Hudson et Dorval, ont adopté des mesures similaires. La Ville de Pointe-Claire craint que l’acceptation du projet de Cadillac Fairview, qui prévoit des immeubles de plus de 20 étages, ouvre la voie à des initiatives de la même envergure sur le territoire de la municipalité.
«En tant que maire, je me dois d’écouter la population et de m’assurer que notre ville reflète ses besoins et ses aspirations. [Ce gel temporaire] permet cette étape essentielle de réflexion et de planification de notre ville à l’aide de notre population afin de parvenir à un aménagement respectueux et durable de notre territoire», souligne Tim Thomas, dans le communiqué.
Un gel temporaire
En février dernier, le conseil municipal a adopté une résolution qui interrompt notamment le développement résidentiel dans certains secteurs de la Ville, le temps que celle-ci mette sur pied un nouveau plan d’urbanisme après la consultation de ses résidents.
Ce changement d’approche fait suite à l’arrivée de Tim Thomas à l’hôtel de ville de Pointe-Claire, alors que celui-ci a battu le maire sortant John Belvedere lors des élections de novembre dernier.
L’un des secteurs ciblés par la mesure est celui du centre commercial Fairview Pointe-Claire. Son propriétaire, Cadillac Fairview, souhaite construire un projet multirésidentiel de près de 900 unités et une place publique sur une partie du stationnement du centre commercial.
Devant cette résolution, Cadillac Fairview a décidé de poursuivre la Ville de Pointe-Claire devant la Cour supérieure du Québec pour faire invalider une partie de la mesure. La société immobilière allègue avoir reçu de la Ville un projet d’entente de développement en mai 2021 et avoir déposé une demande d’approbation de plans d’implantation et d’intégration architecturale en juillet 2021, ce que conteste la municipalité.
Un second promoteur a aussi entamé des démarches judiciaires contre la municipalité. Apollo affirme que la Ville refuse de soumettre son projet de tours résidentielles de 10 étages au comité de démolition, malgré un appui favorable du comité consultatif d’urbanisme de Pointe-Claire.