Les parents de Koray Kevin Celik, l’homme de 28 ans décédé d’une crise cardiovasculaire à son domicile familial de L’Île-Bizard lors d’une intervention policière qui avait pour simple but de gérer «un homme en crise», boycottent l’enquête du coroner sur la mort de leur fils.
La décision de la famille, qui a été dévoilée le 24 octobre au palais de justice de Montréal, a été prise parce qu’elle considère que le système n’est pas impartial et que le processus d’enquête se fait de manière injuste.
D’abord, le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), un organe public chargé de mener une enquête lorsqu’un civil perd la vie à la suite d’une intervention policière, aurait agi de manière partiale envers la police. L’un des gestes décriés commis par le Bureau est le fait qu’il n’ait pas interrogé les quatre policiers suspectés d’avoir causé la mort de Koray Kevin Celik de manière séparée. Ces derniers ont été interrogés tous ensemble. À ceci s’ajoute le fait que le communiqué publié par le Bureau à la suite de l’enquête n’aurait inclus que la version des faits rapportée par les policiers.
Cette dernière offense au principe d’impartialité du BEI a été officiellement reconnue en cour. À cet effet, le BEI et le procureur général du Québec ont été condamnés à verser 30 000 $ en dommages moraux aux parents et aux deux frères de Koray Kevin Celik.
La famille déplore aussi avoir reçu seulement 20 000 $ pour couvrir les frais d’avocats, alors que les policiers, le parti opposé, bénéficient de ressources illimitées. Une situation inéquitable et maintenue par le système de justice contre laquelle elle peut difficilement lutter. Pour la famille, la seule manière de faire reconnaître l’absurdité et l’injustice de la situation est de se résigner à se désister du processus d’enquête.