Ouest-de-l’Île

Verglas: frustration et inquiétude pour les mairies de l’Ouest-de-l’Île

C’est avec un mélange d’inquiétude et de frustration que différentes municipalités de l’Ouest-de-l’Île entament la fin de semaine du congé pascal, elles qui attendent encore le rétablissement du courant dans la majorité des cas. Ce secteur de Montréal est d’ailleurs un des plus affectés par les coupures de courant, notamment en raison des nombreux arbres et branches qui sont tombés sur les installations électriques en raison du verglas.

Un rendez-vous manqué

«C’est désolant pour tout le monde, et on n’a rien appris de la crise du verglas de 1998, affirme, frustrée, la mairesse de Sainte-Anne-de-Bellevue, Paola Hawa. Je comprends que les employés d’Hydro-Québec travaillent fort pour rétablir le courant, mais ils devraient travailler forts pour éviter que ce genre de situation se reproduise. Mes citoyens et moi-même n’ont plus de courant depuis mercredi et on était déjà épuisés après deux ans de pandémie, donc là j’aimerais qu’on parle davantage d’enfouissement de lignes électriques au lieu de planter des arbres.»

La présence d’arbres est aussi importante dans Beaconsfield, à l’instar de Sainte-Anne-de-Bellevue, où la chute de branches sur les fils électriques a provoqué des coupures de courant à l’échelle de la Ville, ce qui a soulevé à nouveau la question de l’enfouissement des lignes électriques.

Carte des pannes d’électricité dans l’Ouest-de-l’Île. La majeure partie de ce secteur de Montréal a été dépourvu d’électricité de mercredi à vendredi. Photo: Capture d’écran, Info-pannes

«Avec les changements climatiques, on va vivre ce genre de verglas encore plus souvent, donc il faut s’assoir pour réfléchir à quoi faire pour la suite avec les lignes électriques et les arbres, soutient le maire de Beaconsfield, Georges Bourelle. Naturellement, on ne veut pas arrêter d’avoir des arbres, et enfouir des lignes est une opération très dispendieuse. Cependant, des résidences et des commerces sans électricité pendant plus de 48 heures, ça coûte cher à tout le monde aussi. Donc on est en droit de faire le calcul sur ce qui coûte plus cher entre l’enfouissement des lignes ou la fermeture prolongée des commerces.»

Le maire explique qu’Hydro-Québec fonctionne par priorités, et que les secteurs résidentiels et commerciaux, composant la presque totalité de Beaconsfield, sont au quatrième rang sur l’échelle de priorité. Il demeure inquiet du délai de rétablissement du courant, ce qui pourrait s’étirer jusqu’à dimanche pour la totalité de la municipalité. Il est également inquiet pour les aînés et les personnes plus vulnérables, alors que certains ont déjà manifesté un inconfort lié aux températures à la baisse dans leurs résidences.

Les villes liées s’organisent

Bien que la frustration et l’inquiétude soient ressentis, les différents élus questionnés ont fait preuve d’optimisme et ont affiché un esprit de solidarité envers les citoyens, encore aux prises avec des coupures de courant.

Mme Hawa cite en exemple l’appel à l’aide du Zoo Ecomuseum à Sainte-Anne-de-Bellevue qui avait besoin de diesel pour alimenter leurs génératrices et continuer à prendre soin de leurs animaux, qui sont parfois faibles et ont besoin de davantage de soins. «L’Ecomuseum est une priorité pour nous, donc on a livré nous-mêmes le diesel pour que le Zoo continue à s’occuper de leurs animaux. Nous sommes une petite ville, on n’a pas beaucoup de ressources, mais on a une volonté de s’entraider.»

Dans les trois municipalités, des haltes-chaleur ont été mis en place dans des centres communautaires et récréatifs afin d’offrir des lieux pour se rassembler, prendre un café, recharger les appareils électroniques pour pouvoir garder contact avec les proches ou dormir dans les cas plus sérieux. Beaconsfield a même son propre centre d’hébergement d’urgence avec une capacité de 100 lits.

La mairesse de Senneville, Julie Brisebois, précise que sa municipalité a déjà pu bénéficier de quelques rebranchements et qu’Hydro-Québec avance à la limite de leurs capacités. La municipalité a quand même pris la décision d’envoyer des communications en format papier aux citoyens pour les informer de l’ouverture du centre communautaire de Senneville, ouvert de 9h00 à 21h00 tous les jours.

Certains experts se sont penchés sur le lien entre le réchauffement climatique et le verglas. Alors que certains pensent que les épisodes de verglas seront de plus en plus fréquents, plusieurs croient au contraire le verglas va arriver moins souvent à l’avenir puisque les températures nécessaires seront moins rencontrées.

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