Huit établissements de santé de la région seront fusionnés en un seul Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) si le projet de loi 10 entre en vigueur. La direction du CSSS de l’Ouest-de-l’Île a rencontré la presse lundi pour manifester son appui au projet de regroupement.
«C’est une vision qui a beaucoup de sens. C’est un projet ambitieux et positif dans la mesure où le gouvernement décidera d’aller au bout de sa pensée», déclare Benoît Morin, directeur général de l’hôpital.
Le projet de loi 10, déposé le 25 septembre, propose l’abolition des 18 agences de santé et de services sociaux de la province et la fusion des autres établissements de santé en une nouvelle structure nommée Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS). En raison de la densité démographique de Montréal, cinq CISSS seront formés, dont un qui sera localisé dans l’Ouest-de-l’Île.
Plus de services
Cette réforme promet des économies au chapitre du budget de la santé et de répondre à des besoins importants, selon le ministre de la santé, Gaétan Barrette. M. Morin appuie cette position. «La suppression de postes de gestionnaires de la santé permettra d’investir davantage sur les effectifs cliniques», lance-t-il.
Malgré la réticence de certains devant ces changements, il assure que le personnel clinique, notamment, les infirmières ou les préposés, par exemple, ne sera pas affecté ni réduit.
La concentration des services en une seule structure permettra aussi d’offrir une gamme de services plus large et de meilleure qualité aux résidents de l’Ouest de l’Île, fait-il remarquer. Un volet de la protection jeunesse, de la déficience intellectuelle et de la réadaptation physique feront partie du CISSS de l’Ouest de l’Île.
Les patients pourront attendre moins longtemps pour un rendez-vous et régler plus de problèmes en une seule visite, avance le directeur général du CSSS.
Un système simplifié
D’autre part, la réduction du personnel administratif et le regroupement des services dans un CISSS pourra accélérer la prise de décisions, argumente Benoît Morin. «On réduit à deux niveaux le processus décisionnel. Ce sera ainsi plus facile pour le ministre de traiter avec beaucoup moins de conseils d’administration», signale-t-il.
Mais simplifier un système ne se fait pas d’un coup de baguette. M. Morin est conscient que ce changement est un processus qui prend un certain temps et que l’effort consacré à implanter un nouveau système dévie l’énergie qui aurait pu être placée dans un autre besoin.
«Afin d’harmoniser tous les processus de changements, les CISSS doivent se donner au moins deux ans. Il va falloir créer une culture organisationnelle qui reflètera la nouvelle réalité», ajoute-t-il.
Il est prévu que le CISSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal pourra desservir près de 515 000 patients. Le projet de loi 10 est en voie d’être étudié par une commission parlementaire. Des amendements peuvent toujours être apportés, mais la loi devrait passer d’ici Noël.
Les établissements regroupés en un CISSS
Le Centre de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île, le Centre de santé et de services sociaux de Dorval-Lachine-Lasalle, le Centre de santé et de services sociaux du Sud-Ouest-Verdun, l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, le Centre de réadaptation de l’Ouest de Montréal, le Centre de soins prolongés Grace Dart, les centres de la jeunesse et de la famille Batshaw et l’Hôpital Sainte-Anne.