La galerie BBAM! est une petite galerie aux allures de boutique située sur la rue Atwater dans le Sud-Ouest. Depuis 2013, elle offre au quartier des expositions et événements d’artistes émergents et en mi-carrière. Avec sa dernière exposition Distortions, de l’artiste Mark Glebezon disponible jusqu’au 18 juillet, la galerie présente des œuvres colorées rappelant le pop art.
De loin, on la remarque à peine et pourtant la vitrine de la galerie BBAM! ne peut qu’attirer l’attention. Un méli-mélo de bijoux, sculptures et autres petits objets artisanaux prend place en compagnie d’une œuvre d’art exposée à la vue des passants. Cette vitrine n’est que l’introduction de ce qu’on peut découvrir une fois entrée dans la galerie.
Dans la première salle, les murs sont tapissés de tableaux issus de précédentes expositions. On retrouve les portraits du peintre Ian Stone, des paysages pluvieux de Krystina Baradinskas ou les parties du corps peintes par Adam Giroux. Au centre de la pièce, des vinyles sont aussi disponibles à la vente, héritage du passé musical du co-propriétaire Ralph Alfonso.
Après avoir quitté son emploi de compositeur puis vendeur de Vinyle, Ralph Alfonso a ouvert la galerie il y a neuf ans en compagnie de sa partenaire Alison Rogers, dans le but de vendre des vinyles. « Dans le journal on a vu une annonce qui disait “galerie d’art à louer”, on est venu et on a partagé l’espace avec un photographe […] et au bout d’un moment on a repris le local ».
D’abord située sur la rue Saint-Jacques, la galerie a déménagé il y a peu sur Atwater pour un local plus grand qui lui permet d’avoir une deuxième salle consacrée à l’exposition permanente. Les deux propriétaires ont réussi à allier leur passion de l’art visuel et de la musique en proposant aussi des concerts live, quand la situation sanitaire le permet.
BBAM! s’est fixée comme mandat de représenter une majorité d’artistes féminines et aussi des créateurs issus de la communauté LGBTQ+. Cela a d’ailleurs valu à la galerie d’être vandalisée en janvier 2021 par des graffitis homophobes alors que l’exposition You’re gayer than a picnic basket de Ian Stone avait lieu.
Exposition Distortions
Avec l’exposition Distortions de Mark Gleberzon, disponible jusqu’au 18 juillet, la galerie propose des œuvres qui mêlent photographie, peinture et cinéma. Tout commence une nuit d’insomnie où l’artiste torontois regardait la télévision, pendant le confinement. Quand son écran a commencé à présenter des problèmes. Les couleurs et les images se sont divisées, présentant un tout nouvel aspect. Ni une ni deux, l’artiste met en route des films cultes des années 1950-60, et empoigne son appareil photo. « C’était aléatoire, je ne pouvais pas contrôler les images. Ce n’est que sur mon ordinateur, après avoir pris plus de 2000 images, que j’ai sélectionné celles qui avaient la plus forte présence ». Par la suite, il a transformé les images grâce à la peinture ou au montage numérique.
Le résultat montre les actrices à la peau rose fluo ou verte, des images qui rappellent grandement les œuvres de l’artiste pop art Andy Warhol. À l’instar de l’artiste américain, Mark Gleberzon est fasciné par Marilyne Monroe qui est une figure centrale de l’exposition. Mais, en immortalisant les scènes de film, il concentre son attention sur l’actrice plus que sur le modèle.
Ralph Alfonso et Alison Rogers ont rencontré Mark Gleberzon lors d’une foire d’art contemporain à Toronto. Cet événement marque le début de la collaboration entre l’artiste et les galeristes. Le photographe et peintre a également exposé deux autres fois à la galerie BBAM!.