Sur la façade arrière du Centre communautaire intergénérationnel d’Outremont (CCI), on retrouve une murale en hommage à l’artiste Marcelle Ferron, ancienne résidente de l’arrondissement. L’inauguration de cette œuvre, déjà installée depuis un an, rassemblait plusieurs acteurs qui ont permis sa création, dont l’artiste Jean-Sébastien Denis et l’organisme MU, les représentants de l’arrondissement, les donateurs et les membres du groupe Les Amis de la place Marcelle-Ferron.
L’inauguration de la murale en hommage à Marcelle Ferron se faisait attendre, alors que l’événement avait été annulé l’année dernière en raison des restrictions sanitaires de la COVID-19. Or, en ce samedi 25 septembre, plusieurs dizaines de spectateurs ont pu se rassembler, passeport vaccinal en main, pour célébrer l’œuvre de 232 m².
L’artiste Jean-Sébastien Denis a su gagner le cœur des organisateurs pour le choix de l’œuvre. Cette dernière se compose de plusieurs formes abstraites qui jouent avec les couleurs et la géométrie. «J’ai mélangé des éléments des œuvres de Marcelle Ferron et des éléments des miennes pour faire une composition, je voulais quelque chose de très dynamique, très éclaté et énergique», explique l’artiste, qui précise qu’il s’est concentré sur les peintures de Marcelle Ferron plutôt que sur ses verreries.
La murale a la particularité d’être peinte sur les plaques de métal qui ornent l’édifice. Légèrement transparentes à cause d’une multitude de petits trous, ces plaques donnent une nouvelle matérialité à l’œuvre. Un aspect qui réjouit Jean-Sébastien Denis: «Dépendamment du soleil, l’œuvre change continuellement. C’est une surprise que l’on n’avait pas du tout prévue.»
Derrière la murale
Il y a deux ans, l’organisme Les Amis de la place Marcelle-Ferron présentait ce projet que certains voyaient comme un rêve. L’œuvre représentait notamment un hommage à Marcelle Ferron, mais elle est aussi la première murale dans l’arrondissement d’Outremont. Selon le maire Philipe Tomlinson, l’installation de l’œuvre a nécessité la modification d’un point du règlement municipal, qui restreignait la mise en place de ce type d’art public.
L’organisme MU, qui accompagne plusieurs artistes créant des murales à Montréal, s’est également associé au projet. Il a contribué à l’élaboration de l’œuvre, en mettant sur pied u[VM1] ne équipe qui a aidé Jean-Sébastien Denis à transposer l’image proposée sur la grande surface de métal.
Une campagne de financement a permis l’installation de la murale. En tout plus de 70 000 $ provenant de dons publics et privés ont été récoltés, soit un montant au-dessus du budget initialement fixé. L’argent mis de côté servira à réaliser de prochains projets de murale.
Marcelle Ferron, artiste mythique
Marcelle Ferron (1924-2001) est une artiste québécoise qui développe sa recherche artistique autour de l’imagerie abstraite. Elle rencontre le peintre Paul-Émile Borduas, et devient membre des automatistes. En 1949, elle est cosignataire du Refus global, un manifeste qui voulait «[r]ompre définitivement avec toutes les habitudes de la société, se désolidariser de son esprit utilitaire».
À l’origine artiste peintre, elle découvre en France dans les années 1950 l’art de la verrerie. Ce médium lui permet de créer des œuvres d’art public, dont certaines peuvent être vues par les Montréalais aux stations de métro Champ-de-Mars et Vendôme.
Au fil des années, Marcelle Ferron a marqué son époque, et elle reste aujourd’hui une artiste québécoise emblématique.