Sur la sellette depuis plusieurs semaines, l’entreprise Sanimax a distribué une lettre à quelques résidents voisins dans laquelle elle présente ses sincères excuses pour les inconvénients occasionnés par les odeurs nauséabondes. La direction de l’entreprise promet la mise en place de plusieurs « mesures exceptionnelles immédiates ».
Ces décisions surviennent près de deux mois après que des bris majeurs dans ses installations aient intensifié presque quotidiennement la présence des mauvaises odeurs dans le quartier. Après la mise en place d’un protocole de signalisation des odeurs par l’arrondissement et le lancement d’une pétition citoyenne, Sanimax a instauré cinq nouvelles procédures de travail.
Dans un premier temps, les camions de transport de carcasses animales passeront par l’entrée arrière du site de l’usine, via la 7ème rue, plutôt que par l’entrée principale sur le boulevard Maurice-Duplessis. Cette mesure permettra aux citoyens de ne plus voir le contenu des poids-lourds.
Dans un deuxième temps, la ligne de production qui a fait l’objet de problématiques cet été aura des travaux de maintenance préventifs et correctifs.
Ensuite, les « plus importantes composantes des systèmes d’abattement d’odeurs » seront en fonction même lors de la fermeture de l’usine.
L’usine se spécialise notamment dans la production de farine animale destinée notamment à la nourriture pour animaux de compagnie. Ces farines, « contenues dans des conteneurs dans la cour arrière du site », seront déplacées hors du site de l’usine d’ici le 30 septembre. Selon l’entreprise, ces matières ne présentent « aucune problématique de nature environnementale ».
En dernier lieu, l’entreprise indique avoir « dépêcher des effectifs additionnels dans les quartiers avoisinants » pour réagir rapidement aux plaintes qu’ils reçoivent. Elle a également invité l’arrondissement à mandater une personne pour « superviser et faire partie de [leur] démarche ».
La direction invite également les citoyens à les appeler directement.
« Toute personne qui fera un signalement sera contactée et rencontrée pour nous aider à mieux comprendre la situation », assure-t-elle.
Des mesures insuffisantes
La mairesse de l’arrondissement, Caroline Bourgeois, reconnaît que l’entreprise « fait un pas en avant », mais estime que « ce n’est pas assez ».
Elle juge toutefois que deux des initiatives sont intéressantes. « Le passage des camions sur la 7ème rue est une bonne chose, mais cela fait dix ans que l’arrondissement leur demande ».
La décision de faire fonctionner le système d’épuration des eaux même lorsque l’entreprise est fermée a été saluée par la mairesse.
Les citoyens et Caroline Bourgeois ont également critiqué l’entreprise pour son manque de communication.
Johanne Picard Angelicchio, lanceuse de la pétition pour la relocalisation de l’usine, affirme ne pas avoir reçu la lettre envoyée par l’usine. « Un jeune homme est passé à vélo mercredi soir vers 19 h 30 et a distribué quelques lettres, mais je ne l’ai pas eue ». D’après la citoyenne, « Sanimax ne se rend pas compte que ce n’est pas juste autour de l’usine que l’on sent cette odeur ».
Caroline Bourgeois rencontrera sous peu le député d’Honoré-Mercier, Pablo Rodriguez, et la ministre responsable de la région de Montréal, Chantal Rouleau, afin de discuter de solutions pouvant être mises en place pour améliorer la situation.