La saison d’agriculture urbaine prend une tournure différente cet été à Rivière-des-Prairies et à Pointe-aux-Trembles en raison de la pandémie de coronavirus. Aux jardins Skawanoti, sur le campus du cégep Marie-Victorin, on a dû s’adapter à une nouvelle réalité.
Comme chaque année, les récoltes sont fructueuses : des fines herbes aux radis, en passant par les petits pois, les tomates et bientôt, les aubergines et les melons. Mais, contrairement aux années passées, les paniers de récoltes ne sont pas vendus ou donnés aux bénévoles.
L’équipe des jardins les distribue plutôt tous les mercredis au centre récréatif de Rivière-des-Prairies, où une banque alimentaire d’urgence s’est mise en branle dans la foulée de la pandémie.
«On donne un beau paquet de fruits et légumes à des résidents du quartier. Ça fait changement des conserves ou des barres tendres qu’on voit normalement à la banque alimentaire», explique Chloé St-Laurent, coordonnatrice de l’agriculture urbaine à l’Éco de la Pointe-aux-Prairies.
Ce sont les coordonnateurs de l’aide alimentaire qui déterminent au hasard quelles familles recevront l’un des quelque quinze paniers préparés par semaine.
Les visites éducatives suspendues
Les jardins Skawanoti ont normalement une mission éducative. Ils reçoivent donc chaque été la visite de groupes de camps de jour, de garderies, de jeunes en réinsertion sociale et d’aînés. Une vingtaine de bénévoles contribuent aussi à l’entretien et se partagent une partie des récoltes.
Cet été, seules Chloé St-Laurent et deux aides-jardinières de l’Éco-quartier peuvent se rendre dans les jardins pour arroser, désherber et récolter, puisque le terrain du cégep Marie-Victorin est fermé au public en raison de la COVID-19.
Avec le déconfinement, elle prévoit des activités en dehors du jardin, comme au jardin du Citoyen, à Pointe-aux-Trembles, dans les bibliothèques, à la Maison des jeunes de Pointe-aux-Trembles et même dans les écoles primaires et secondaires, à l’automne.
Celle qui en est à son premier été comme coordonnatrice n’a certes pas la saison à laquelle elle s’attendait à son entrée en poste, en février. Elle est néanmoins ravie par la tournure que prennent les choses.
«Je passe un super bel été, je n’ai jamais autant jardiné», dit-elle.