« J’ai fait tout ce que j’ai pu pour sauver la chorale, signale Chantal Marcil, dernière présidente de l’organisme. J’ai frappé à toutes les portes, j’ai mis non seulement beaucoup de temps et d’argent, mais mon cœur dans cette cause. »
La présidente qui a connu la chorale à ses débuts au milieu des années 60 a investi un total de 5000 $ l’année dernière dans le but de redonner un nouveau souffle à l’organisation qui avait « interrompu temporairement » ses activités.
« Quand j’ai repris la chorale, il n’y avait que 157 $ dans le compte bancaire, indique Mme Marcil. J’ai décidé de prendre le risque de prêter ce montant [5000 $] parce que c’était la seule façon de la sauver et j’y tenais. »
D’abord voué à l’interprétation d’œuvres religieuses, d’extraits d’opéras et d’œuvres classiques, le Chœur Laurentien a longtemps fait partie des chorales les plus réputées au Québec.
Il a performé à de grands événements tels que L’Expo 67, les Jeux Olympiques en 1982 et s’est présenté en concert à la Place des Arts avec le Chœur de l’Orchestre symphonique de Montréal en 1992. En 1998, il a réussi à se classer deuxième au Festival de l’Alliance régionale des chorales de l’île de Montréal.
Ça passe ou ça casse
Mme Marcil indique qu’elle a voulu « redonner ses lettres de noblesse » à la chorale avec laquelle elle a chanté pendant plusieurs années.
« Je voulais recommencer à faire du chant classique et sacré, explique la présidente. De la musique populaire, il y a déjà tout plein de chorales qui en font. Pour ça, il nous fallait un bon directeur musical et un bon pianiste, c’était dispendieux, nous n’avons pas réussi à avoir assez de choristes pour soutenir financièrement la chorale. »
En effet, malgré les quelque 2000 $ investis par les membres du conseil d’administration en frais de publicité, le Chœur Laurentien a perdu la voix.
Pierre Desjardins, président de la chorale pendant 12 ans et aujourd’hui vice-président de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles est aussi peiné.
« C’est triste et regrettable, dit-il. Le Chœur Laurentien n’était pas juste un groupe de qualité, mais une organisation qui témoignait de l’intérêt pour le chant des québécois et plus précisément des Pointeliers à travers les années. »