Après presque un an passé à la table des négociations, les employés de la Librairie Raffin se sont mis en grève.
Commerce bien connu de la Plaza Saint-Hubert, la Librairie Raffin n’a pas ouvert ses portes le lundi 5 octobre après un vote unanime de ses employés en faveur de la grève. Le syndicat des employés de la Librairie Raffin Plaza St Hubert-CSN avait rencontré l’employeur la veille. Mais, la journée de négociations a finalement achoppé, faute d’une entente.
«Nous négocions notre convention collective depuis des mois avec l’aide d’un conciliateur. Nous avons consenti à de nombreux compromis. On espérait que l’employeur accepterait au moins d’augmenter les salaires», explique Frédérique Saint-Julien Desrochers, porte-parole du syndicat.
Les 15 employés de la librairie avaient notamment laissé tomber leur demande pour deux jours de maladie supplémentaires dans l’espoir que l’employeur accepterait d’augmenter les salaires.
«Malheureusement, ce que l’employeur proposait était à peine un rattrapage par rapport au salaire minimum et aux normes du travail et non une véritable augmentation. Le salaire moyen des employés est de 13,57$ de l’heure, alors que la plupart ont fait des études supérieures», précise-t-elle.
Des tensions quotidiennes
Outre la question des salaires et des avantages sociaux, Mme Saint-Julien Desrochers décrit aussi une ambiance de travail marquée par des tensions entre les employés et la direction.
«On ressent beaucoup de pression au quotidien. La direction cherche à tout surveiller et tout contrôler. Plusieurs griefs ont été déposés, notamment pour des cas de harcèlement au travail», déplore-t-elle.
Depuis le début de la pandémie, elle témoigne aussi d’une charge de travail plus importante due à l’engouement des consommateurs pour les livres. Cela ajouterait à la pression ressentie par les employés, puisqu’un seul libraire bénéficie d’un contrat à temps plein.
Appelée à réagir, la propriétaire de la Librairie Raffin, Chantal Michel, affirme que l’augmentation salariale proposée était «substantielle». Et ce, malgré des difficultés causées par la fermeture de la rue Saint-Hubert et par la pandémie, ajoute-t-elle.
«Durant la pandémie, ce sont les cadres qui ont supporté le fonctionnement de la librairie. La plupart des employés ont été absents tout le temps du confinement», dit la propriétaire.
Depuis le début de la grève, des panneaux «À vendre» sont apparus sur la façade de la librairie. Mme Michel affirme que la Librairie Raffin n’est pas à vendre, mais que ces panneaux concernent plutôt la bâtisse.
La grève qui pourrait durer jusqu’à 14 jours sera réévaluée par les employés en fonction de la réaction de l’employeur.