Le projet de construction d’une école primaire dans le quartier Angus est abandonné. Porté par la Société de développement Angus et l’ancienne Commission scolaire de Montréal (CSDM), ce projet vient d’être enterré par le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), notamment en raison de la baisse du taux de défavorisation dans le secteur.
Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), anciennement CSDM, a indiqué que dans cette partie du quartier Rosemont Ouest, «il n’y a pas de besoin d’espace supplémentaire reconnu par le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ)». Dans son évaluation, ce dernier tient compte des espaces disponibles, des ajouts d’espace déjà autorisés et des ratios d’élèves par classe en vigueur.
L’un des obstacles à la création d’une nouvelle école, c’est l’augmentation du nombre d’élèves par classes dans les écoles de Rosemont. L’arrondissement ayant vu son indice de défavorisation baisser, ses classes peuvent désormais accueillir plus de 25 enfants. De plus, des classes transitoires ont été construites pour agrandir la capacité de certaines écoles du quartier.
Selon un document fourni par le MEQ au journal Métro, la prévision de clientèle des écoles primaires pour Rosemont Ouest se stabiliserait aux environs de 3000 élèves. Selon cette prévision, la demande pourrait même baisser dans les cinq prochaines années.
La SDA rêve encore d’une école dans Angus
En entrevue à Métro, le président de la Société de développement d’Angus (SDA) se dit déçu d’avoir travaillé pendant trois ans sur ce projet pour finalement le voir abandonné. «Ce n’est pas moi qui me suis réveillé un matin avec l’envie d’une école. C’est la CSDM qui est venue me voir pour me demander si je serais intéressé par une école dans Angus. Ça a été très pénible de travailler avec la commission scolaire, ça ne s’est pas fait dans l’allégresse», raconte Christian Yaccarini.
Il estime que la CSDM n’a pas su justifier le besoin d’une nouvelle école dans Angus, ce qui aurait amené le MEQ à ne pas accorder les fonds nécessaires à sa construction. «Pas parce qu’il n’y avait pas de besoins, mais parce qu’ils ont fait ça en amateur, ils n’ont pas assez travaillé. Les documents étaient médiocres», ajoute-t-il.
Le président de la SDA affirme avoir réservé un terrain dans le cas où le projet revienne à l’ordre du jour. «Je n’ai pas abandonné l’idée d’avoir une école. J’espère qu’on n’aura pas besoin de construire une école dans l’urgence.»
Le député de Rosemont, Vincent Marissal, déplore que le projet «soit balayé d’un revers de la main». Il martèle que le quartier a toujours besoin d’une école en raison des projets immobiliers qui attirent de nouvelles familles dans le quartier.
«Ce qui est frustrant, c’est qu’on avait un promoteur qui offrait le terrain et qui était d’accord pour avoir une école et qui voyait une plus-value sociale à son projet […] Je trouve dommage que ce soit balayé d’un revers de la main.»
Vincent Marissal, député Québec Solidaire de Rosemont