Le cinéma Beaubien est devenu en 20 ans l’un des lieux emblématiques de Rosemont. Son directeur général, Mario Fortin, compte le faire perdurer encore longtemps.
En 2000, quand le Cinéplex fait faillite, citoyens et gens d’affaires décident de se mobiliser pour sauver «leur» cinéma. L’ancienne société de développement de Rosemont, la CDEC, pilote le projet et demande à Mario Fortin d’en devenir le directeur général.
«J’ai travaillé dans le cinéma toute ma vie, je ne sais pas faire autre chose », raconte celui qui a commencé en tant qu’assistant-gérant dans une salle. Il a expérimenté quasiment tous les métiers de la distribution de films : projectionniste, achat de publicité, vente en vidéo, achats internationaux. «Ce qui fait que quand je suis arrivé dans ce mandat, je savais tout faire. Quand j’ai fait le plan d’affaires, les gens n’ont pas eu de surprise parce que j’avais déjà tout planifié», explique M. Fortin. Le cinéma était alors complètement à refaire; 500 000 $ dollars ont été investis dans la rénovation.
«Quand je vois les gens sortir du cinéma en souriant, je me dis : “mission accomplie”.»
Mario Fortin, directeur général du Cinéma Beaubien
Les moments forts du Cinéma Beaubien
Après 15 mois de travaux, le nouveau cinéma de quartier ouvre en septembre 2001. Le premier film projeté en salle ? Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. «Ça fait un succès extraordinaire ! Ça nous a remis sur la carte et donné des vitamines pour pouvoir continuer», se souvient Mario Fortin. Alors que le Cinéplex ne comptait qu’une seule salle, le Cinéma Beaubien en aménage deux pour son ouverture puis en ajoute au fil des ans. Il en compte cinq aujourd’hui.
En 20 ans, le cinéma n’a jamais diffusé un film américain. Un autre moment fort du cinéma a été de passer du 35 mm au numérique. Le dernier film du cinéma à être projeté sur pellicule est Monsieur Lazhar, en 2011. «Aujourd’hui, les films gardent la même qualité de la première à la dernière séance. Sur pellicule, les films se grafignaient dans le projeteur, c’est mécanique. Pour Monsieur Lazhar, ça nous a pris trois copies sur 35 mm pour faire 13 semaines», se remémore le directeur.
Malgré la pandémie, le directeur reste optimiste
La pandémie a beaucoup touché le Cinéma Beaubien qui a été à deux doigts de la fermeture en 2020. Le directeur explique qu’il est difficile d’opérer quand les revenus baissent mais que les coûts augmentent. «On vient de passer une très mauvaise passe. Ça a surtout accéléré des changements de la société comme les plateformes de visionnage. Mais je reste optimiste quant à l’avenir du cinéma, car nous sommes des animaux de meutes, on a besoin de rire et pleurer ensemble dans une même salle. On n’est pas fait pour vivre seul dans son salon» pense-t-il.
Mario Fortin reste passionné par son métier et ne compte pas prendre sa retraite de sitôt. «J’ai encore du plaisir malgré la dernière année et demie. J’ai encore du plaisir à travailler et à sélectionner les films», s’émeut M. Fortin. Il travaille fort pour insuffler le goût du cinéma à la nouvelle génération, notamment en renforçant sa programmation jeunesse.
Programmation anniversaire
Projection en plein air gratuite : Le fabuleux destin d’Amélie Poulain sera projeté au parc Molson le vendredi 3 septembre, à 20h. Réservation obligatoire sur le site du cinéma.
Projection jeune public gratuite : Le dessin animé Ma mère est un gorille sera projeté en salle, le samedi 11 septembre à 9h00. Les laissez-passer seront disponibles dès 8h30, le jour même. Places limitées.
Soirée courts-métrages : Une soirée de projections de courts-métrages sur le cinéma aura lieu le 16 septembre. Sur invitation seulement.
Soirée-bénéfice : Une soirée-bénéfice aura lieu le 23 septembre à 18h afin de soutenir le Cinéma Beaubien. Le film Maria Chapdelaine sera projeté en avant-première avec présence de son réalisateur. Les billets sont vendus à 150$ chacun.
Plus d’informations sur le site du cinéma : cinemabeaubien.com.