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Rosemont–La Petite-Patrie

Les victimes collatérales de la toxicomanie

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Honte, stress, culpabilité : la dépendance aux drogues n’affecte pas seulement la personne qui en consomme, tout son entourage est touché. Marie (nom fictif) en sait quelque chose. Fille d’un père alcoolique, elle partage sa vie avec un toxicomane. Dans le cadre de la Semaine de la prévention de la toxicomanie, elle a accepté de nous livrer son témoignage afin de sensibiliser la population à cette réalité et donner une voix à ces victimes collatérales souvent oubliées.

« Dès le début de la relation avec mon amoureux, j’ai réalisé qu’il avait une dépendance à la cocaïne. Connaissant les conséquences dévastatrices que ça peut avoir sur les proches, je lui ai signifié que je ne pouvais pas envisager un engagement solide avec quelqu’un qui consomme », indique la jeune femme dans la quarantaine.

Son conjoint aalors cessé de prendre de la cocaïne pendant quelque temps, avant de se tourner vers le cannabis et l’alcool en cachette.

« C’est assez subtil les conséquences que ça a, contrairement à quelqu’un qui est en état d’ébriété. Je pensais connaître assez ça pour être capable de détecter les signes, mais ç’a n’a pas été le cas. Peut-être que je ne voulais pas le voir, j’attribuais ses sautes d’humeur et ses comportements à des traits de sa personnalité », explique-t-elle.

Quand la toxicomanie prend toute la place

De savoir que son conjoint consommait toujours de la drogue a permis à Marie de poser un regard nouveau sur sa relation avec lui.

« Les personnes dépendantes ont souvent tendance à se déresponsabiliser et à accuser leur entourage. Je me suis retrouvée dans un état psychologique et émotif fragile. J’étais prise dans un engrenage de mensonges et de manipulation », relate-t-elle.

À cela s’ajoutent des sentiments de culpabilité – elle se demande ce qu’elle aurait pu ou dû faire pour éviter cette situation –, de honte et d’isolement.

« C’est toujours ardu d’aller chercher un appui auprès de notre famille ou de nos amis. Comment justifier le fait qu’on aime un homme malgré qu’il consomme de la drogue et qu’on ait envie de rester avec lui? Les gens de notre entourage ont tendance à nous dire qu’on est belle, qu’on est jeune et qu’on intelligente pis qu’on va se trouver quelqu’un d’autre.

« Or, c’est un homme exceptionnel, malgré tout. La consommation ne le transforme pas en monstre. Elle fait ressortir le pire en lui, mais le meilleur reste là pareil. C’est l’homme de ma vie », plaide-t-elle.

Coincée entre son amour pour son conjoint et ses problèmes de drogues, Marie est sur la corde raide et souffre de stress – en raison de l’imprévisibilité du comportement de son partenaire – et perd tranquillement confiance en elle.

« Il y a beaucoup de petits deuils à faire. On ne peut pas faire de projets à moyen ou long terme avec une personne toxicomane. On reste dans le moment présent », confie-t-elle.

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