Rosemont–La Petite-Patrie

Un café à la santé des itinérants

Beauchemin Philippe - TC Media
Le café Ô Deux Sœurs, coin Saint-Hubert et Rosemont, ouvre la porte aux itinérants. Par le mouvement «cafés en attente», il sera désormais possible pour les visiteurs de l’endroit de préparer un café, une soupe ou un sandwich, qui sera par la suite donné aux plus démunis. Il s’agit d’une première du genre à Montréal.

La propriétaire de l’endroit, Julie Gilbert, explique le concept: « Les gens viennent ici, se prennent quelque chose et ont le loisir de payer pour un autre café, une soupe, ou un sandwich, qui lui, sera donné éventuellement à un itinérant. C’est un don, un geste de respect envers des plus démunis. »

Sur un tableau, elle inscrit le nombre de repas ou boisson en attente. Lorsqu’un itinérant entre dans le café Ô Deux Sœurs, il voit donc ce qu’il y a de disponible pour lui. Lors de notre passage, pas loin d’une dizaine de cafés, de soupes et de sandwichs étaient « en attente ».

« Un itinérant est entré ici en début de semaine et quand je lui ai expliqué qu’il pouvait choisir son sandwich, le faire préparer avec les aliments qu’il voulait ou non, ce fut le délire. Il fallait voir ses yeux! Franchement, que pour ce moment-là, ça valait la peine de mettre ça en place. »

Pour Julie Gilbert l’implantation d’un tel mouvement allait de soi. Par contre, elle n’a pas fait que des heureux, alors que des résidents du coin lui ont fait part de leur crainte de voir arriver un grand nombre d’itinérants dans le secteur.

« C’est vraiment incroyable de penser ainsi. Il y a un respect mutuel dans toute cette histoire-là. Un client qui manque de respect dans mon établissement, je vais le sortir, tout comme un itinérant s’il est mal poli. Ce n’est pas une question de statut social ici, c’est une question de respect.

« De plus, poursuit-elle, je n’ai pas l’intention d’aller passer des pamphlets dans les parcs et au centre-ville pour leur parler de mon concept. Ce n’est pas l’idée. Il faut comprendre que le mouvement en est un de douceur, de générosité, d’une personne envers une autre. Je veux que ça demeure comme ça. »

Si le mouvement devient populaire et que le montant des « cafés en attente » s’accumule, Julie Gilbert a d’autres idées. « Je pense aller porter moi-même de la nourriture aux itinérants, en vélo. Je pense aussi faire des paniers d’épicerie de tranche de 30 $ pour les donner à des familles dans le besoin. »

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