Rosemont–La Petite-Patrie

La Petite-Patrie perd des services de santé

Finis les traitements psychosociaux et des soins infirmiers au Centre local de services communautaires (CLSC) de La Petite-Patrie. À compter du 27 avril, les citoyens du quartier devront se rendre à celui de Villeray.

Face à cette réorganisation, les organismes communautaires tirent la sonnette d’alarme et craignent des impacts négatifs sur les résidents du quartier.

L’annonce leur a été faite à la fin du mois de mars, par la direction du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Cœur-de-l’Île.

«Nous avons pris la décision de réunifier les équipes pour regrouper les expertises et offrir une gamme de services plus diversifiés à notre clientèle», explique Monique Corbeil, conseillère-cadre à la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal, le nouveau pôle de santé mis en place depuis le 1er avril.

Cependant, cette décision n’a pas été bien accueillie par les organismes communautaires qui ont décidé d’envoyer une lettre à la direction et aux élus.

«On nous a rencontrés fin février pour nous parler de la réorganisation des services de santé, mais on ne nous a pas présenté les choses comme ça. C’est choquant et décevant de voir que des décisions qui affectent les citoyens ont été prises sans aucune consultation du communautaire», s’indigne Anne Thibaut, présidente du conseil d’administration du Regroupement des tables de concertation de La Petite-Patrie (RTCPP).

Justifications
Au CIUSSS, on explique que la réunification des équipes est amorcée depuis mars 2013.

«On ne concentre pas des traitements à un endroit au détriment d’un autre. L’idée est d’avoir un service plus costaud qui permet de répondre aux besoins de la population avec ou sans rendez-vous la semaine, mais également les fins de semaine. En ayant des équipes divisées dans La Petite-Patrie et à Villeray, c’était difficile d’offrir cela dans les deux sites», justifie Mme Corbeil.

L’ancienne directrice du CSSS du Cœur-de-l’Île ajoute que les traitements et soins infirmiers étaient déjà bien présents au CLSC de Villeray avec le centre de prélèvements et des heures d’ouverture le soir et les fins de semaine. Même chose pour les services psychosociaux.

«En faisant cette réunification, on souhaite mettre en place des groupes de soutien pour les gens endeuillés ou victimes de violence conjugale, par exemple. C’est une chose que l’on ne peut pas faire en ce moment», souligne Mme Corbeil.

Elle assure que les employés du CLSC de La Petite-Patrie seront transférés à Villeray sans subir de coupure de poste.

Une population fragilisée
Dans sa lettre, le RTCPP demande une révision de cette décision et estime que le transfert «diminuera grandement l’accessibilité aux soins à la population de La Petite-Patrie.»

«Certaines personnes ont déjà de la difficulté à utiliser les services du CLSC quand il est proche de chez eux. Imaginez s’ils doivent se rendre �� Villeray. Le centre de Villeray est loin du métro contrairement à celui de La Petite-Patrie. Cela va pénaliser les citoyens», assure Mme Thibaut.

Le CIUSSS réfute cet argument. «L’ensemble du territoire est bien desservi par le transport en commun. Les personnes qui peuvent se déplacer par leur propre moyen représentent une infime partie de notre clientèle. Nous offrons des services ambulatoires pour les patients qui ne peuvent pas se déplacer», note Mme Corbeil.

La députée de Gouin, Françoise David qui a affiché son soutien au RTCPP, reste perplexe. «J’ai bien hâte de voir si, dans un contexte de rationalisation des coûts, on va envoyer une infirmière chez chaque patient qui a dû mal à se déplacer», se demande-t-elle.

La réorganisation devrait être terminée d’ici la fin de l’année.

À l’automne, c’est le CLSC de Villeray qui devra dire au revoir aux services en périnatalité et en petite-enfance. Ces derniers seront regroupés au CLSC de La Petite-Patrie.

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